Avec les défibrillateurs automatiques externes

4 000 vies à sauver

Publié le 20/11/2006
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DE NOTRE CORRESPONDANTE


POUR LE Dr Jean-Pierre Rifler, chef du service des urgences à l'hôpital de Montbard, la France présente une situation paradoxale : « Elle dispose de matériel performant et d'un Samu extrêmement efficace, et pourtant le taux de survie après mort subite y est tout juste de 5 %, faute d'acheminer à temps les défibrillateurs. »
Pour remédier à cette situation, la commune de Montbard a été l'une des premières de France à s'équiper de défibrillateurs, installés à la mairie, à la gare, dans un hôtel... Parallèlement, 50 % de la population a été formée à l'utilisation de l'appareil, en complément des gestes de premier secours. Aujourd'hui, elle peut se targuer d'un taux de 27 % de survie en milieu intrahospitalier et de 16 % en extrahospitalier.
Mais cela suppose un effort important de formation. « Le meilleur réanimateur est celui qui est présent, insiste le Dr Rifler. Une information simple suffit à rendre efficace le témoin de l'accident : en une heure, on peut apprendre à reconnaître l'inconscience et à constater la modification respiratoire. »
Le principal défi dans ce domaine est la rapidité : « Chaque fois qu'une minute est perdue, les chances s'effondrent de 10 %, rappelle le Pr Pierre Carli, président du Conseil français de réanimation cardio-pulmonaire. Qui plaide pour une généralisation de ces appareils dans tous les lieux fréquentés par le public. « En termes d'analyse coût-efficacité, le défibrillateur automatique se révèle intéressant lorsqu'on rencontre un accident tous les deux ans. Mais l'efficacité de cet équipement suppose une coordination efficace des secours. »
L'une des craintes des urgentistes concerne justement le déclenchement des secours : « Il ne faudrait pas que l'utilisation du défibrillateur se traduise par un retard de l'alerte », souligne Patrick Goldstein, patron du Samu du Nord, qui plaide pour les DAE à déclenchement automatique du 15.
Reste le problème des morts subites survenues au domicile, qui représentent 70 % des cas. L'expérience menée à Vienne pourrait peut-être servir d'exemple à la France : les patients à haut risque y sont dotés de défibrillateurs à domicile, car cet équipement est considéré comme un médicament et donc délivré sur prescription.

Si tous les sénateurs...
En attendant l'installation d'appareils au domicile des patients, les élus peuvent au moins équiper leurs communes. A l'initiative du sénateur Alex Turk, qui finance sur sa réserve parlementaire la moitié de l'investissement, 140 appareils ont déjà été installés dans 89 communes du Nord. Ce nombre devrait être doublé en 2007.
« Si tous les sénateurs de France faisaient de même, en l'espace d'un an, on disposerait d'un défibrillateur pour 1 000 habitants sur le territoire national », souligne le sénateur nordiste.

La Croix-Rouge reçoit 80 appareils

La Carac, mutuelle d’épargne, de retraite et de prévoyance, offre à la Croix-Rouge française (CRF) 80 défibrillateurs automatisés externes. La mutuelle poursuit ainsi son programme d’actions en tant que partenaire de la Croix-Rouge française pour la campagne de formation des Français aux gestes qui sauvent. Les défibrillateurs sont donnés aux délégations régionales et permettront aux bénévoles de sauver des vies et de former le grand public à l’utilisation de cet appareil, en complément des gestes de réanimation cardio-pulmonaire.

Avec la garantie d’assurance-vie Entraid’Epargne Carac, les adhérents de la mutuelle peuvent soutenir les actions de la CRF par un don équivalent de 1 % de chacun de leurs versements.

> FLORENCE QUILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8055