« Encore trop souvent, les personnes souffrant d’une fracture de la hanche passent au second rang et ne sont opérées qu’après les interventions programmées, parfois 48 heures après leur chute avec alors un risque accru de complications, de « grabatisation » », estime le Pr Vincent Piriou (anesthésiste réanimateur, CH Lyon sud), intervenu lors d’une journée dédiée à la fracture du col fémoral, organisée par la SFAR (Société française d’anesthésie et de réanimation). Au-delà de ce délai opératoire, la mortalité à 30 jours pourrait augmenter de 41%, et celle à un an de 32%, selon une méta analyse menée sur plus de 250 000 patients. « Il ne faut donc pas retarder une opération de hanche pour réaliser des investigations qui ne changeront pas la prise en charge péri opératoire », indiquent le Dr Ferré et le Pr Minville (CHU Rangueil, Toulouse)
Mortalité élevée
Aujourd’hui, la mortalité après fracture de hanche est élevée (14,7% à 6 mois), les principales causes étant d’origine cardio-vasculaire (29%), neurologique (20%) et pulmonaire. Mais il est possible de diminuer cette morbimortalité par une prise en charge préopératoire optimisée et plus rapide. Tout d’abord, sur le plan cardiovasculaire : « on réalisera une prise en charge préopératoire adaptée en cas de pathologie cardiaque grave décompensée. Si ce n’est pas le cas, la présence d’un facteur de risque CV (coronaropathie, insuffisance cardiaque, antécédent d’AVC ischémique, diabète, insuffisance rénale chronique) peut justifier d’examens complémentaires, mais seulement s’ils sont susceptibles de modifier la prise en charge », avancent les médecins toulousains. Sinon, inutile de retarder l’intervention.
Ensuite, il est également possible de diminuer l’incidence des dysfonctions cognitives postopératoires, qui augmentent la morbimortalité ultérieure. « Le risque de confusion après chirurgie dépend essentiellement de facteurs préopératoires que sont l’anémie, l’insuffisance rénale, la douleur, les antécédents neuropsychiatriques et les traitements neuroleptiques et antidépresseurs » indique le Pr Minville. D’où l’importance, avant l’intervention, de corriger les désordres métaboliques, de pallier la douleur, et d’étudier les traitements de ces patients souvent polymédicamentés pour discuter de la conduite à tenir (maintien, arrêt, diminution des doses, etc.).
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