Entre le 30 mai et le 6 juin, vous avez répondu à notre sondage* : « Qui est votre médecin traitant ? ». À cette question, 2 % d'entre vous ont déclaré ne pas avoir de médecin traitant.
Vous êtes par ailleurs 17 % à avoir pour médecin traitant un confrère et 3 % à avoir pour médecin traitant votre conjoint.
Par ailleurs, une très grande majorité (78 %) d'entre vous s'autodéclare médecin traitant.
Avis mitigés
Pour « M-c médecin », un de nos lecteurs, se déclarer comme son propre médecin traitant « est bien pratique ». « Cela n'empêche pas de joindre un confrère ou une consœur », argumente-t-il.
De son côté, « Christian T_1 » ne considère pas cette alternative comme « une bonne idée » surtout « lorsque les années passent ». Il admet toutefois qu'il peut être « dur de se confronter (à quelques exceptions près) aux nouvelles pratiques très scientifiques, mais peu empreintes d'empathie ». Le praticien prend l'exemple d'un « jeune confrère » qui, après lui avoir fait passer une coronarographie et voyant « la mine déconfite » de son aîné en raison de graves atteintes observées, lui a rétorqué : « Vous devriez être content, vous savez ce que vous avez ! »
Encourager les médecins à avoir leur propre médecin traitant
Pour la ministre en charge des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, qui a lancé un vaste chantier sur la santé des soignants fin mars, il apparaît indispensable d'encourager les médecins libéraux à déclarer un médecin traitant.
« Beaucoup de professionnels de santé de ville n'ont pas de médecin traitant, c'est pourtant une obligation », déclarait la ministre lors d'un point presse en mars. Un constat appuyé par l’un des résultats de l’enquête ministérielle sur la santé des soignants, qui révélait que 14 % des soignants n’avaient pas de médecin traitant.
Et s'il est légalement autorisé à tout médecin inscrit au Conseil de l'Ordre, qu'il soit généraliste ou spécialiste, médecin libéral ou hospitalier, d'être son propre médecin traitant, Agnès Firmin Le Bodo a plusieurs fois mis en garde contre cet écueil.
À l'avenir d'ailleurs, une des évolutions envisagées par le ministère pour « faciliter l'accès aux dispositifs de prévention et aux soins pour les professionnels de santé » est d'ouvrir aux libéraux un accès à la médecine du travail.
Une des actions à valider pour être certifié
Le fait, pour un soignant, de déclarer un médecin traitant pourrait aussi être une mesure intégrée dans la quatrième brique « Santé personnelle » de la certification périodique.
En effet, si le référentiel d'actions de la certification périodique est encore à construire, le Pr Paul Frappé, président du Collège de la médecine générale (CMG), en charge de définir le référentiel pour cette spécialité, nous confiait récemment : « Il n’y a pas trop de suspens sur le fait que déclarer un médecin traitant pour les libéraux et un médecin du travail pour les salariés soit intégré dans la brique sur la santé personnelle ».
« Il ne faut pas que cela soit trop cadrant, pour laisser la liberté à chaque cas individuel, mais l’idée est d’encourager les médecins à avoir leur propre médecin traitant et ne pas s’autodésigner comme tel », ajoutait-il.
Sur ce point, et sur l'ensemble des modalités de validation de la certification périodique, les médecins devraient être fixés d'ici la fin de l'été.
*Vous êtes 237 à avoir répondu à notre sondage
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