LA PREMIÈRE ÉDITION du Festival Africa Live a réuni les 12 et 13 mars des personnalités de la musique africaine, mobilisées pour alerter la communauté internationale sur la prévention et le combat contre le paludisme. L'événement, dont l'organisation a été confiée au chanteur sénégalais Youssou Ndour, est une initiative du Partenariat pour faire reculer le paludisme (Roll Back Malaria Partnership) lancé en 1998 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et la Banque mondiale.
Rassemblés pendant deux jours dans les tribunes et sur la pelouse du stade Iba Mar Diop de Dakar, les spectateurs ont pu entendre les messages de soutien du président sénégalais Abdoulaye Wade et de son homologue français Jacques Chirac. Le premier a rappelé l'importance de la prévention contre le paludisme qui représente encore la « première cause de mortalité en Afrique. La victoire contre cette maladie sera l'œuvre de tous, de toutes les énergies et de toutes les initiatives ». Le second a une nouvelle fois usé d'une image forte pour assurer de l'engagement de la France « aux côtés de l'Afrique qui se bat pour la dignité et la vie » pour que « la communauté internationale tienne ses promesses : enrayer d'ici 2015 le paludisme, comme le sida, ces terribles maladies qui déciment les forces vives de tout un continent ». Les différentes initiatives doivent permettre de « renforcer la prévention », « lutter contre les formes résistantes de la maladie en développant l'accès aux nouveaux médicaments », « trouver enfin un vaccin pour vaincre définitivement ce fléau ».
Car, a-t-il ajouté, « le terrible bilan du paludisme est une insulte à la conscience humaine » et cela « est d'autant plus choquant, d'autant plus inacceptable, que nous savons comment combattre cette maladie ».
Les artistes, venus de tout le continent, le Camerounais Manu Dibango, le Nigerian Seun Luti (fils du chanteur engagé, aujourd'hui décédé, Fela Anikulapo Kuti), le Congolais Awilo Longoba et le chanteur canadien d'origine rwandaise Corneille, rescapé du génocide, ont relayé le message et, parfois, témoigné de leur propre expérience. « J'ai piqué des crises de palu ... Ah, j'en ai piqué plusieurs dizaines, et ça ne me fait plus peur parce que je sais ce que c'est », a scandé la chanteuse Rokia Traoré. « Des comportements très simples permettent d'éviter les crises. C'est une question d'information, et l'information c'est aussi une question de moyens », a-t-elle ajouté. Avec elle, d'autres artistes maliens, comme Salif Keita ou ceux du groupe touareg Tinariwen, ont beaucoup été applaudi. Mais le mot de la fin reste peut-être au rappeur sénagalais Didier Awadi, avec qui le public a repris plusieurs reprises : « Stoppez-les ! Les piqueurs de la République. » L'anophèle, moustique par qui se transmet la maladie, fait plus de six cents millions de victimes chaque année, dont un à trois millions de décès. En Afrique, toutes les trente secondes, un enfant meurt du paludisme.
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