Il y a parfois des films de fiction qui au fil du temps témoignent de leur époque. Leur valeur documentaire est alors plus forte aujourd’hui que l’histoire racontée. C’est dans cette veine que s’inscrit Taking off, le premier film américain de Milos Forman. Il faut l’avouer, le spectateur d’aujourd’hui est peu concerné par le récit de la fugue d’une jeune adolescente américaine au début des années soixante-dix. Les intentions de l’auteur sont en revanche transparentes : décrire le milieu hippy, mais surtout le désarroi des parents face à l’émergence d’une nouvelle culture célébrant toutes les libertés et s’essayant à certaines d’entre elles. C’est aussi la description de la fin d’une utopie s’étiolant au cours du temps, rattrapée par les valeurs du business. Le regard est parfois trop appuyé, et certaines scènes longues et pesantes comme celle où un groupe de parents s’essaye à fumer pour la première fois de la marijuana. Entre grotesque et parodie, Milos Forman peine à trouver son ton. Reste un film joyeux, énergique, réalisé par un jeune émigré tchèque qui aurait pu s’intituler Il était une fois en Amérique au début des années soixante-dix…
Au-delà du film, le DVD comprend un excellent entretien avec Milos Forman où le cinéaste tchèque raconte ses débuts de réalisateur sous le glacis soviétique et ses déconvenues à son arrivée en Amérique.Passionnant.
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