Après une désastreuse campagne pour la natalité, la ministre italienne de la Santé limoge son Dir com'

Publié le 22/09/2016
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Crédit photo : Flickr

Le gouvernement italien joue de malchance (ou de maladresse...) dans ses tentatives de communication pour inciter ses nationaux à faire des bébés. Alors que la péninsule affiche le taux de natalité le plus bas de l'Union européenne (et du monde), le ministère de la Santé a décrété le 22 septembre "Journée de la fertilité", avec à la clé une campagne sur les causes de l'infertilité.

Début septembre, une partie des premiers visuels avait déjà provoqué une vague de contestations contre cette campagne perçue comme une mise en demeure sexiste et condescendante. Des slogans comme "Bouge-toi, n'attend pas la cigogne" ou "La beauté n'a pas d'âge, mais la fertilité si", illustré par une jeune femme brandissant un sablier avait été jugés insultants pour les femmes.

Après avoir promis de revoir sa copie, le ministère a dû retirer mercredi en urgence un nouveau visuel destiné à opposer les "bonnes" et les "mauvaises" habitudes susceptibles d'influer sur la fertilité. Les premières sont illustrées par deux couples blancs, blonds et souriant sur une plage, tandis que l'image des mauvaises montre un groupe de jeunes bruns, noirs ou aux cheveux crépus, apparemment en train de se droguer, persiennes fermées...

Consternée la ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin, a annoncé mercredi soir le lancement d'une enquête internet et le limogeage du directeur de la communication du ministère.  "Je suis consciente des polémiques (...) mais ce sont les faits qui sont importants. Et les faits sont qu'en Italie il y a 700.000 personnes qui veulent avoir des enfants mais n'y arrivent pas, et des millions de jeunes qui ne connaissent pas les questions de fertilité", a insisté la ministre en lançant tout de même le "Fertility Day" jeudi matin.

Dans les médias et sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont cependant élevées pour rappeler qu'il existait aussi des obstacles sociaux et économiques à la natalité: taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes, congés de maternité mal protégés, crèches limitées...


Source : lequotidiendumedecin.fr