TROIS JOURS après le puissant séisme suivi d’un tsunami qui a frappé le Nord-Est du Japon, l’archipel doit gérer un risque radiologique jugé sérieux. Les quatre centrales nucléaires de la région ont été atteintes à des degrés divers par le séisme de magnitude 8,9 survenu vendredi, le plus fort jamais enregistré au Japon. L’une des centrales de Fukushima (site de Daiichi) inquiète particulièrement les autorités. Les systèmes de refroidissement de ses trois réacteurs ayant été mis hors d’usage par le séisme. Pour stopper un début de fusion du combustible nucléaire et prévenir d’une explosion nucléaire, les responsables de la centrale ont procédé en urgence à des injections d’eau de mer et à des mesures de décompression, entraînant une accumulation d’hydrogène. Trois explosions d’hydrogène ont eu lieu samedi et lundi au sein des réacteurs 1 et 3 de la centrale, entraînant des rejets de vapeur et d’éléments radioactifs depuis samedi. Le réacteur 2 rencontre également des problèmes de refroidissement.
Si le niveau de radioactivité sur le site de Fukushima a dépassé les normes admissibles, le gouvernement nippon juge toutefois faible la possibilité d’une importante fuite radioactive dangereuse pour les populations alentour. De même, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que les risques pour la santé publique causés par ces fuites radioactives restent minimes en l’état actuel des niveaux de radioactivité communiqués. « Très peu » de radiations se sont échappées des réacteurs nucléaires endommagés, indique un porte-parole de l’OMS.
À titre préventif, quelques centaines de milliers de personnes ont néanmoins été évacuées dans un rayon de 20 km de la zone de la centrale nucléaire. Outre des mesures de confinement de la population, les autorités vont procéder à la distribution de pastille d’iode afin de parer au risque de cancer de la thyroïde, en particulier chez les personnes jeunes et les femmes enceintes.
Chiens interdits
Selon un bilan encore très provisoire, le séisme et le tsunami auraient causé au moins 5 000 morts et disparus. Chiffre qui pourrait s’élever à 10 000 dans les prochains jours selon le chef de la police locale. Face à cette catastrophe, le gouvernement a dépêché 100 000 soldats dans le nord-est du pays. De nombreuses équipes étrangères participent au secours. Cent vingt sauveteurs français de la Sécurité civile sont arrivés lundi soir dans les environs de Tokyo, à bord d’un avion transportant une vingtaine de tonnes de matériels médicaux et de sauvetage, ainsi que des médicaments. Ils participeront aux opérations de secours sur les côtes nord-est de l’archipel. Outre la gestion du risque radiologique, la mission des secouristes étrangers va être compliquée par l’absence de leurs chiens spécialisés, interdits de territoire par les autorités sanitaires nippones. Selon la Sécurité civile, les secouristes français ont déjà fait les frais de cette surprenante décision des services sanitaires japonais.
Les événements du Japon ont ravivé les inquiétudes en Europe autour de la production nucléaire. Plusieurs pays ont annoncé le renforcement des contrôles de nombreuses centrales du Vieux Continent. Certains États, comme l’Allemagne et la Suisse, ont même décidé le gel de projets dans ce secteur.
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