En cas d’échappement à la photothérapie dynamique ou en cas de lésions occultes, le ranibizumab (Lucentis®) est un traitement qui a montré une certaine efficacité dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge à forme humide. D’autre part, le bevacizumab (Avastin®), un anti-angiogénique validé dans plusieurs indications en cancérologie est fréquemment utilisé hors AMM à des doses faibles et par voie intra-oculaire malgré l’absence de données d’efficacité.
Une étude multicentrique publiée dans le New England Journal of Medicine a étudié chez 1208 patients l’injection intra-vitréenne de ranibizumab ou de bévacizumab administré soit mensuellement soit librement après évaluation de l’état clinique. A un an, l’injection mensuelle fait jeu égal dans les deux bras de l’étude CATT sur l’acuité visuelle. Soit un gain de huit lettres à l’examen ophtalmologique. Sur le plan de l’état rétinien, le ranibizumab injecté mensuellement est significativement meilleur que les autres modalités de traitement. Mais, comme le souligne l’éditorialiste, il n’est pas sur que la réduction de l’épaisseur rétinienne ait une conséquence sur l’acuité visuelle. Sur le plan de la tolérance, les taux de décès, d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus du myocarde sont comparables dans les deux groupes. La proportion de patients ayant eu un effet indésirable grave était plus élevée sous bevalizumab (24,1% vs. 19%; risque relatif de 1,29) avec un profil de risque qui reste à déterminer. Il apparaît donc que sur la vision les schémas et les molécules sont superposables. Mais, l’évaluation du rapport bénéfices/risques du bévacizumab dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge reste à déterminer. « Le traitement si besoin est une alternative acceptable à une injection mensuelle systématique mais une compliance stricte de la part du médecin et du patient est nécessaire » écrit Philip J. Rosenfeld. « Les données de l’étude CATT sous-tendent l’utilisation du bevacizumab comme une alternative efficace à faible coût au ranibizumab ».
Dr Muriel Gevrey
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