Beethoven fut toujours malade et commença à être sourd en 1796 ; il l’était presque complètement en 1801. Son centenaire – car il mourut en 1827, et l’on sait que M. Edouard Herriot le célébra à Vienne – le remet à l’actualité. Romain Rolland a écrit “ La Vie des hommes illustres ” en nouveau Plutarque ; en janvier 1903, dans les “ Cahiers de la quinzaine ”, il écrivait “ La Vie de Beethoven ”. En 1924, la librairie Hachette la redonnait (14e édition, 74e mille) ; nous y trouvons p. 108 une lettre à son ami, le Dr Wegeler, de Bonn, ces lignes, et sur sa maladie et sur la différenciation des médecins (16 novembre 1801) :
“… Vering me pose toujours, depuis des mois, des vésicatoires sur les deux bras. Ce traitement m’est extrêmement désagréable ; sans parler des douleurs, je suis constamment privé pour un ou deux jours de l’usage de mes bras. Je dois convenir que le bruissement et le bourdonnement sont un peu plus faibles qu’autrefois, surtout à l’oreille gauche par laquelle justement ma surdité a commencé ; mais mon ouïe ne s’est certainement améliorée en rien jusqu’à présent : je n’ose pas décider si elle n’est pas devenue encore pire. Mon ventre va mieux, surtout quand j’use pendant quelques jours des bains tièdes, je me trouve assez bien, huit ou dix jours. De loin en loin, je prends quelque chose de fortifiant pour l’estomac ; je commence aussi, d’après ton conseil, des applications d’herbe sur le ventre. Vering ne veut pas entendre parler de douches. Du reste, je ne suis pas très content de lui. Il a vraiment trop peu de soins et d’attention pour une telle maladie ; si je n’allais pas chez lui – et cela m’est très difficile – je ne le verrais jamais. Que penses-tu de Schmidt ? Je ne change pas volontiers mais il me semble que Vering est trop praticienpour renouveler beaucoup ses idées par la lecture. Schmidt me semble en ceci un tout autre homme, et ne serait peut-être pas aussi négligent. On dit des merveilles du galvanisme ; qu’en penses-tu ? Un médecin m’a dit qu’il avait vu un enfant sourd-muet recouvrer l’ouïe, et un homme sourd depuis sept ans, guéri également. Justement j’apprends que Schmidt fait des expériences là-dessus… ”
Bien que l’électricité ait fait singulièrement de progrès depuis que Galvani semble alors plus connu que Volta, nous ne rendons pas encore ainsi l’ouïe ; il y a bien, depuis 25 ans, le “ vertige voltaïque ”, moyen de diagnostic découvert par Babinski dans certaines affections nerveuses. Il nous a paru, en tout cas, intéressant de montrer Beethoven ayant déjà entendu parler du galvinisme. »
(La Chronique médicale, 1927)
“… Vering me pose toujours, depuis des mois, des vésicatoires sur les deux bras. Ce traitement m’est extrêmement désagréable ; sans parler des douleurs, je suis constamment privé pour un ou deux jours de l’usage de mes bras. Je dois convenir que le bruissement et le bourdonnement sont un peu plus faibles qu’autrefois, surtout à l’oreille gauche par laquelle justement ma surdité a commencé ; mais mon ouïe ne s’est certainement améliorée en rien jusqu’à présent : je n’ose pas décider si elle n’est pas devenue encore pire. Mon ventre va mieux, surtout quand j’use pendant quelques jours des bains tièdes, je me trouve assez bien, huit ou dix jours. De loin en loin, je prends quelque chose de fortifiant pour l’estomac ; je commence aussi, d’après ton conseil, des applications d’herbe sur le ventre. Vering ne veut pas entendre parler de douches. Du reste, je ne suis pas très content de lui. Il a vraiment trop peu de soins et d’attention pour une telle maladie ; si je n’allais pas chez lui – et cela m’est très difficile – je ne le verrais jamais. Que penses-tu de Schmidt ? Je ne change pas volontiers mais il me semble que Vering est trop praticienpour renouveler beaucoup ses idées par la lecture. Schmidt me semble en ceci un tout autre homme, et ne serait peut-être pas aussi négligent. On dit des merveilles du galvanisme ; qu’en penses-tu ? Un médecin m’a dit qu’il avait vu un enfant sourd-muet recouvrer l’ouïe, et un homme sourd depuis sept ans, guéri également. Justement j’apprends que Schmidt fait des expériences là-dessus… ”
Bien que l’électricité ait fait singulièrement de progrès depuis que Galvani semble alors plus connu que Volta, nous ne rendons pas encore ainsi l’ouïe ; il y a bien, depuis 25 ans, le “ vertige voltaïque ”, moyen de diagnostic découvert par Babinski dans certaines affections nerveuses. Il nous a paru, en tout cas, intéressant de montrer Beethoven ayant déjà entendu parler du galvinisme. »
(La Chronique médicale, 1927)
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