Pour certains métiers dits « pénibles », l'heure de la retraite est aussi l'heure d'une moindre exposition à des contraintes mécaniques, des produits toxiques ou des rythmes de travail stressants. Un important regain de santé est ainsi ressenti par bon nombre de salariés dans les premières années de retraite. Selon une étude de l'Inserm (Institut National Scientifique d'études et de Recherches pour la Santé) publiée dans le Lancet (9 novembre 2009), la proportion de personnes déclarant un mauvais état de santé ne cesse d'augmenter dans les années qui précédent leur départ à la retraite pour atteindre 20 % au moment de la retraite. Mais cette tendance s'inverse ensuite brusquement pour ne plus représenter que 14 % un an après la cessation d'activité professionnelle. En moyenne, les sujets retrouvent après le départ à la retraite, l'état de santé qu'ils déclaraient 8 à 10 ans plus tôt. Cette étude portait sur 14 000 personnes, sept ans avant et sept ans après leur départ en retraite.
Aménager les dernières années de travail
Cette étude montre que ce sont essentiellement les personnes soumises à des conditions de travail difficiles (fortes contraintes physiques et psychologiques, exposition à des produits toxiques, rythmes de travail stressant…) qui, logiquement, bénéficient le plus de l'amélioration de leur santé après la retraite. Cette amélioration de l'état de santé perçu est observée dans des proportions identiques chez les hommes et les femmes, toutes catégories socio-professionnelles confondues. Les auteurs en concluent qu'un effort doit être fait pour proposer des mesures pour aménager les conditions de travail pour les métiers dits « pénibles » dans les dernières années d'activité.
Un meilleur sommeil
Dans une autre étude récente* portant sur la qualité du sommeil à partir de 50 ans (Quand le sommeil prend de l'âge, InVS, décembre 2009), le passage à la retraite est marqué par une dette de sommeil qui devient faible voire nulle. Ceci peut sans doute s'expliquer par les troubles du sommeil qui sont moins nombreux après la retraite qu'avant du fait d'une réduction des contraintes horaires et du stress professionnel. Dans cette étude, les jeunes retraités se lèvent plus tard et se couchent plus tard que ceux qui sont encore en activité (ils sont 40 % à se coucher entre 23 heures et minuit entre 61 et 70 ans). Ils ont aussi la possibilité de faire des siestes en début d'après-midi que l'InVS conseille courtes (pas plus de 20 minutes) pour éviter une difficulté d'endormissement le soir.
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