Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a annoncé jeudi qu’il attendrait le résultat des expertises en cours avant d'interdire le bisphénol, les phtalates et les parabènes, jugeant « prématurée » une proposition de loi du Nouveau centre (NC). « Les principaux résultats de ces expertises devraient être disponibles entre fin 2011 pour le bisphénol A, et fin 2012 pour les autres substances pertubatrices endocriniennes présentes dans les produits grand public », a déclaré Xavier Bertrand à la tribune de l'Assemblée.
« Si on pouvait aller plus vite, j'en serais le premier heureux mais il n'y a pas de bonne précaution sans bonne information » », a-t-il ajouté, en réponse à la proposition de loi défendue par Yvan Lachaud.
Ce dernier avait pourtant estimé « nécessaire de réduire l'exposition de la population à ces molécules, au nom du principe de précaution, dès aujourd'hui, sans attendre les résultats des études à venir » et proposait d'interdire dans son texte « la fabrication, l'importation, la vente ou l'offre de produits contenant des phtalates, des parabènes ou des alkyphénols ». Ce texte sera mis aux voix le 3 mai, mais a peu de chances d’être adopté.
Des études « ont démontré que les phtalates présents dans les plastiques ont des effets délétères pour la santé » dit M. Lachaud qui note aussi que « les parabènes (conservateurs chimiques présents dans les cosmétiques) sont suspectés de provoquer chez les femmes des cancers du sein et d'être néfastes à la fertilité masculine » et que « les alkyphénols sont généralement incorporés comme agents émulsifiants dans les cosmétiques ». « Certes, pour ces trois types de composants, les industriels affirment leur totale innocuité aux doses présentes dans les produits. Mais ce n'est pas la dose de parabène ou de phtalate dans une crème hydratante qui est en cause, c'est en réalité son accumulation dans l'organisme », pointe enfin Yvan Lachaud.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature