Londres. Années 1960. De futures légendes du rock – Eric Clapton, Alvin Lee, Jimmy Page, Jeff Beck, Eric Burdon, Keith Richards, Mick Jagger ou Brian Jones – sous la houlette de pionniers comme Alexis Korner et John Mayall, s’apprêtent à révolutionner la musique et le blues. Même ville, même décennie : des grands du blues comme Muddy Waters, B.B. King, Howlin’ Wolf, J.B. Lenoir, Champion Jack Dupree, Bukka White, Eddie Boyd ou encore Otis Spann, quelque peu oubliés outre-Atlantique, retrouvent une seconde jeunesse – et carrière – grâce au « British Blues » émergeant et à ses acteurs.
A l’origine de cette résurrection-découverte, le label « Blue Horizon » (Columbia/Sony/BMG). Créée au milieu des années 1960 par les frères Mike et Richard Vernon, la maison, à l’existence relativement éphémère, fut un tremplin, à la fois pour une génération montante de musiciens et groupes et pour d’anciennes gloires. De récentes rééditions permettent d’effectuer un voyage aux sources de certaines stars actuelles, toujours dans le circuit.
Le premier volume (3 CD) d’une excellente compilation, «The Blue Horizon Story» (Sony/ BMG), passe en revue les principaux artistes maison, des plus connus et fondateurs – B.B. King, Champion Jack Dupree, Otis Spann, Otis Rush et Ainsley Dunbar, John Mayall en duo avec Eric Clapton, pour le Royaume-Uni – aux groupes – Fleetwood Mac et Chicken Shack – voire à ceux qui, pour des raisons de contrats, avaient choisi un pseudonyme, comme J.B. Lenore (alias J.B. Lenoir).
Une introduction indispensable pour ensuite poursuivre l’écoute de « The Complete Blue Horizon Sessions » (3 CD) du groupe Chicken Shack. Comme son alter ego et rival « Fleetwood Mac », de Mike Fleetwood, Chicken Shack (1968-1970), avec la chanteuse-pianiste Christine Perfect (qui rejoindra Fleetwood Mac en 1970), pratique un blues-rock très solide, ancré dans la tradition.
La reconnaissance outre-Atlan- tique.
Prélude à de belles carrières dans le blues blanc anglais, Blue Horizon fut aussi un havre pour plusieurs bluesmen noirs américains mythiques, en mal de reconnaissance outre-Atlantique dans ces années 1960.
Ainsi, le pianiste-chanteur Otis Spann (1930-1970). Surtout connu pour avoir été le pianiste du groupe de Muddy Waters, Spann, décédé des suites d’un cancer du foie, était un vocaliste très convaincant au timbre typiquement bluesy, et surtout un alchimiste du clavier et des riffs, lui l’autodidacte. Autre pianiste, même école : Eddie Boyd (1914-1994). Enfant du Delta du Mississippi, Eddie Boyd fut un des personnages importants du Chicago Blues d’après-guerre. Au milieu des années 1960, il quitte les Etats-Unis, avec l’American Folk Blues Festival, et décide de s’installer en Europe. D’abord en Grande-Bretagne, où il enregistre avec les Bluesbreakers de John Mayall et pour Blue Horizon, puis en Finlande, où il décédera. Ainsi encore, le guitariste Bukka White (1909-1977), à l’affiche de « The 1968 Memphis Country Blues Festival », un double CD regroupant une prestation « live » et des sessions en studio. A Memphis ce 20 juillet 1968, Bukka White partage l’affiche avec notamment le « vétéran des vétérans », le guitariste électrique Nathan Beauregard, alors âgé de 99 ou 102 ans, selon les biographies… et les estimations ! Le second CD comprend l’intégralité des enregistrements studio de B. White pour le label anglais.
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