L’IDÉE est européenne et l’initiative appartient exactement à la Direction générale de l’environnement de la Commission européenne.
En France, c’est Nelly Olin, la ministre de l’Ecologie, et Dominique Perben, le ministre des Transports, qui ont annoncé la semaine dernière la nouvelle édition de la Semaine européenne de la mobilité. Le but de l’opération, renouvelée chaque année depuis 2002 et qui se présente chez nous sous le slogan « Bougez autrement », est d’inciter les citoyens européens (et urbains) à modifier leurs déplacements en faveur de modes de transport alternatif à l’automobile. Autant dire que le chemin à parcourir (à vélo bien sûr) est long.
Qualité de l’air et sécurité routière, même combat.
D’après les statistiques délivrées par les ministères, en France un déplacement automobile sur deux ne dépasse pas trois kilomètres, un sur quatre est même inférieur à un kilomètre. Or, dans notre pays, les transports sont à l’origine de 35 % des rejets en dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre. Alors, même si des progrès sur la qualité de l’air ont été clairement observés depuis une trentaine d’années, les émissions de particules et d’oxyde d’azote dues aux transports routiers doivent encore être réduites.
Stress, insomnies, augmentation des affections respiratoires, dégradation de la fonction ventilatoire, croissance de la morbidité cardio-vasculaire..., la liste des effets de ces émissions est longue.
Selon une étude de l’Agence française de sécurité sanitaire environnementale (Afsse) menée en 2003, près de 10 000 personnes seraient mortes à cause de telles pollutions l’année précédente, en 2002. Une étude européenne a montré par ailleurs que la pollution par les particules en ville diminuait l’espérance de vie de neuf mois.
Une autre pollution, qui attire de plus en plus l’attention, c’est le bruit. Les Français estiment que la pollution sonore constitue la première nuisance environnementale. Les transports terrestres, et notamment la voiture, sont responsables de 80 % du bruit en ville. Quant aux deux-roues (motorisés), en polluant presque autant que les voitures, ils sont deux fois plus bruyants.
Des randos à vélo.
Dans le cadre du plan Climat 2004-2012, le gouvernement a mis en place des incitations financières afin d’orienter les Français vers des véhicules plus écologiques. L’étiquette « énergie/CO2 », par exemple, est désormais obligatoire sur les voitures neuves à la vente. Elle permet aux consommateurs de choisir leur véhicule en connaissance de cause. Depuis le 1er janvier 2006, la carte grise est plus chère pour les véhicules émettant plus de 200 g de CO2 par kilomètre. Il est vrai aussi que le développement des modes de transport complémentaires à la route (ferroviaire, fluvial, portuaire et maritime) est encouragé. Jusqu’à vendredi prochain, les transports en commun seront à l’honneur. Gratuité du réseau de transport à Obernai (67), Tulle (19), Manosque (04)..., formation et information auprès des personnes à mobilité réduite aux arrêts de bus à Mâcon. Une nouvelle gare routière sera inaugurée à Angers. Des randonnées à vélo sont prévues à Auxerre (89) et Colombes (92) notamment. L’édition 2006 semble faire beaucoup d’émules puisque déjà 115 villes et collectivités, 60 associations et 60 entreprises (dont plus de la moitié exploite un réseau de transport) se sont engagées dans l’opération. Soit 262 acteurs mobilisés, comptent les organisateurs, 70 % de plus que l’an passé. Le prix « Bougez autrement », qui récompense la meilleure politique pérenne en matière de mobilité, avait été décerné à la ville de Chambéry.
Semaine de la mobilité, du 16 au 22 septembre,www.bougezautrement.gouv.fr.
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