Cancer, handicapés : les promesses tenues

Publié le 09/05/2005

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Quand, le 14 Juillet 2002 , le président réélu deux mois auparavant commente son programme, il se risque moins en grandes promesses que lors de sa première élection. Les engagements concrets tiennent en « trois grands chantiers prioritaires », dont la réalisation paraît possible à l'échelle d'un quinquennat.
Durant la campagne électorale, les cancérologues avaient demandé une loi d'orientation. Ils auront un plan, un grand, avec une structure de référence nationale, voire internationale, l'Institut national contre le cancer (le décret est paru la semaine dernière au « Journal officiel »), dirigé par le Pr David Khayat, et sept cancéropôles, qui sont en train de se mettre en place, ainsi que des moyens pour la recherche. La lutte contre le cancer, c'est aussi la baisse du nombre de fumeurs, obtenue notamment par une forte augmentation du prix des cigarettes. « Un million huit cent mille fumeurs de moins, c'est quatre-vingt mille décès prématurés évités sur dix ans », a pu faire valoir le président en commentant les chiffres de 2003.
Deuxième chantier, « les droits et la citoyenneté des personnes handicapées ». Il s'agissait de réformer la loi de 1975, jugée inadaptée. La nouvelle loi, adoptée en février dernier, définit le handicap dans toutes ses composantes (handicap physique, sensoriel, mental, cognitif et psychique) et surtout crée le droit à compensation. Grâce à lui, s'est réjoui le chef de l'Etat, la politique pour les handicapés « quitte définitivement le champ de l'assistance pour entrer pleinement dans celui de la Sécurité sociale ». Malgré des réserves, la majorité des associations a salué le nouveau texte comme une avancée importante.
En ce qui concerne le troisième chantier présidentiel, les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 2003, et pour la première fois depuis que les statistiques routières existent, le nombre de morts sur les routes est passé en dessous de la barre des 6 000 (5 732 exactement et 5 217 en 2004).
Jacques Chirac avait aussi promis, en 1995, pour les familles, une allocation de libre choix : la prestation d'accueil du jeune enfant est en vigueur depuis le 1er janvier 2004.
Un autre engagement de 1995 n'aura, en revanche, pas eu les suites annoncées. « La recherche fondamentale et appliquée devra constituer l'une des priorités du prochain gouvernement », avait affirmé le président. A en croire les chercheurs descendus dans la rue en 2004 et qui continuent à manifester leur mécontentement devant l'insuffisance des crédits et des postes, il n'en a rien été. Et la loi de programmation et d'orientation se fait attendre.
Quant à la réduction des inégalités, grande promesse du premier septennat, le bilan est négatif selon 76 % des Français interrogés pour « le Figaro » les 27 et 28 avril.