ENTRE CEUX QUI TRAVAILLERONT et ceux qui ne travailleront pas (et seront sans doute les plus nombreux), lundi ne sera finalement ni un jour férié ni un jour ouvré. Sur le plan formel et pour autant que la loi républicaine soit encore respectée dans ce pays, tout salarié et toute entreprise, privée ou publique, sont tenus d'être en activité.
Les syndicats, les associations, les collectivités locales et même certains organismes de l'Etat ne l'ont pas entendu de cette oreille. Le débat aura fait rage jusqu'à la dernière minute. A l'Assemblée, Philippe Douste-Blazy, ministre de la Solidarité, et Jean-Marc Ayrault, chef des élus PS, ont failli en venir aux mains. Mais qui le regrettera, qui le dénoncera, qui en sera consterné, dès lors que chacun y a mis du sien pour faire de cette journée fatidique une pomme de discorde nationale ?
Certes, l'opposition et les syndicats, en faisant de la Pentecôte un abcès de fixation, ont voulu marquer que le gouvernement portait atteinte au principe sacro-saint de la réduction du temps de travail ; certes, Jean-Pierre Raffarin et ses ministres ont voulu démontrer que ce principe pouvait être battu en brèche et que la semaine de 35 heures est totalement inadaptée à l'environnement économique. On admettra donc que cette affaire oppose les nostalgiques du toujours plus social à ceux qui veulent changer la mentalité d'un pays épris d'avantages sociaux considérés comme irréversibles. La réforme et la contre-réforme.
Toutefois, que la crise sur le sujet ait atteint un degré paroxystique est une très mauvaise nouvelle. Cela démontre en effet que le gouvernement, s'il dure au-delà du 29 mai, ne peut rester sur une position intenable et qu'il faudra qu'il lâche prise, non pas à propos de lundi prochain, mais de la Pentecôte des années suivantes.
A l'obstination des corps constitués, on peut certes opposer la mauvaise communication et l'impéritie du gouvernement qui, avant de faire adopter la loi, n'a pas prévu les multiples complications qu'entraînait sa décision. Il demeure que la campagne pour le référendum n'est pas étrangère à l'extraordinaire, et tardive, animosité déclenchée par la loi ; qu'une négociatioon sur les modalités d'application de la législation aurait pu être engagée ; que la foire d'empoigne à laquelle nous assistons aurait pu être évitée si les syndicats et l'opposition s'étaient réveillés plus tôt, c'est-à-dire avant ou même après l'adoption de la loi.
La guerre de la Pentecôte
Chaos garanti pour lundi
Publié le 12/05/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7748
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