Aujourd’hui, on observe une diminution de 10 % des fractures de l’extrémité supérieure du fémur. « Ces résultats sont certainement la traduction d’un meilleur état de santé global de la population, d’une meilleure prise en charge de l’ostéoporose, et de l’impact des campagnes de prévention et de prise en charge des chutes chez les personnes très âgées, observe le Pr Thierry Thomas (CHU de Saint-Étienne). Cette évolution nous encourage à poursuivre dans le même sens les efforts entrepris. Cela dit, il va falloir aller vers des schémas plus simples de prise en charge de l’ostéoporose, plus applicables en médecine générale ».
Les prédictions du Frax
En prévention, l’identification des patientes à risque pourrait tirer bénéfice de l’outil FRAX, même s’il présente ses limites. Le Frax est un outil de prédiction du risque absolu à 10 ans de fracture ostéoporotique majeure, qui a été approuvé par l’OMS. Il est disponible sur le net et commence à être intégré dans les logiciels des ostéodensitomètres. L’algorithme de calcul prend en compte les facteurs de risque ostéoporotiques classiques : le sexe, l’âge, l’index de masse corporelle, les antécédents familiaux, la corticothérapie, les fractures ostéoporotiques prévalences, le tabagisme, l’alcoolisme et les ostéoporoses secondaires. « Le premier avantage du FRAX est d’aider à se poser les bonnes questions face à une patiente ménopausée pour savoir si elle est susceptible de présenter un statut osseux insuffisant. Par ailleurs, il faudrait aller vers une utilisation simplifiée de la DMO, car ses conditions de remboursements complexes expliquent en grande partie qu’il n’y ait pas eu plus de prescriptions depuis 2006 », commente Thierry Thomas. Parallèlement, l’utilisation plus large de l’analyse morphométrique vertébrale (VFA) combinée à la DMO pourrait permettre d’identifier les fractures asymptomatiques et de mieux décider des choix thérapeutiques. Ainsi, plusieurs sociétés savantes (GRIO, SFRhumato, SFE, GEMVI, SOFCOT...) se sont associées dans un groupe de travail multidisciplinaire afin de proposer une mise à jour des recommandations de prise charge de l’ostéoporose, prévue pour l’an prochain.
Une nouvelle biothérapie
Pour ce qui est des traitements, le denosumab, un anticorps monoclonal humain, a montré de très bons résultats en essais de phase III, et vient d’obtenir une AMM européenne en 2010 en traitement et prévention de l’ostéoporose. Il devrait arriver sur le marché français l’an prochain.
Aujourd’hui, notre objectif thérapeutique reste bien de cibler nos efforts sur le traitement sur les patientes à haut risque – notamment les patientes déjà fracturées, qui ne sont traitées actuellement que dans un tiers des cas -, alors qu’à l’inverse, on observe trop de patientes surtraitées, en particulier des femmes encore relativement jeunes, autour de 60 ans, et à faible risque fracturaire à 10 ans. Il est important de mieux adapter la cible thérapeutique au niveau de risque de la population, et c’est un des intérêts du FRAX ».
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