L'espoir d'une trêve semblait s'éloigner lundi en Syrie où cinquante personnes dont des enfants ont été tuées par des missiles tirés sur des hôpitaux et des écoles, l'ONU dénonçant des "violations flagrantes du droit international". Les attaques contre cinq établissements médicaux dans les provinces d'Idleb et d'Alep, au nord de la Syrie, "jettent une ombre sur les engagements pris par le Groupe de soutien international à la Syrie" sur une cessation des hostilités, a d'ailleurs estimé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon.
Lundi, un hôpital soutenu par MSF dans le nord-ouest du pays, à Maaret al-Noomane, à 280 km au nord de Damas, a été pris pour cible par des frappes aériennes qui ont tué au moins sept personnes tandis que huit membres du personnel étaient portés disparus, selon l'ONG. "Il s’agit d’une attaque délibérée" qui "prive d’accès aux soins les quelque 40.000 personnes vivant dans cette zone de conflit ouvert", a dénoncé Massimiliano Rebaudengo, le chef de mission de MSF pour la Syrie. Pour sa part, l'Unicef a indiqué que quatre hôpitaux dont deux soutenus par l'organisation avaient été frappés.
Les frappes étaient vraisemblablement russes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'Union Européenne et les Etats-Unis ont dénoncé ces bombardements; ces derniers fustigeant une nouvelle fois la "brutalité" du régime du président syrien Bachar al-Assad et son allié russe qui mène une campagne de frappes aériennes en Syrie depuis le 30 septembre.
Le Kremlin a "démenti catégoriquement" mardi ses accusations. "Encore une fois, nous démentons catégoriquement de telles allégations d'autant plus que ceux qui font de telles déclarations ne parviennent jamais à les prouver", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. L'ambassadeur syrien à Moscou avait déjà accusé lundi soir l'aviation américaine d'avoir "détruit" un hôpital soutenu par MSF dans la région d'Idleb, assurant que "les renseignements recueillis" montraient que "l'aviation russe n'a rien à voir avec tout ça".
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