Un incident sur la ligne de réseau (1), une maintenance sur le réseau de distribution (2), la vétusté des réseaux, la surabondance de besoin de fourniture sur le réseau et bien sûr les intempéries…« De nombreux paramètres peuvent affecter la continuité de la distribution électrique », explique Daniel Briand, directeur technique et sécurité du centre hospitalier de Palavas les Flots, vice-président de l’association des ingénieurs hospitaliers (IHF). Les conséquences peuvent être extrêmement lourdes pour les patients hospitalisés dont la vie risque parfois d’être mise en péril, mais aussi pour l’établissement en charge de l’obligation légale d’assurer la continuité de l’alimentation électrique.
Les 3 niveaux de criticité
La règlementation (cf. encadré) impose que soit maintenue l’alimentation électrique pour certains secteurs hospitaliers critiques, quoi qu’il advienne. Ainsi, le bloc opératoire, obstétrical, l’anesthésie, la réanimation, les unités de soin intensifs, l`imagerie interventionnelle, les salles de coronarographie, de scanographie, de scintigraphie, d’imagerie par résonance magnétique ainsi que les automates d’analyse dans les laboratoires ne doivent subir aucune coupure (niveau 1 de criticité). La salle de surveillance post-interventionnelle, l’hémodialyse, les explorations fonctionnelles, les salles de scintigraphie en médecine nucléaire, la chambre froide pour la conservation des produits sanguins peuvent supporter des coupures inférieures à 15 secondes (niveau 2 de criticité) tandis que des coupures allant de 15 secondes à 30 minutes peuvent affecter le fonctionnement des salles de radiologie conventionnelle, le service de radiothérapie et les unités d’hospitalisation (niveau 3).
Une démarche de sûreté de fonctionnement
Face au très haut niveau d’exigence de sécurité électrique, des précautions s’imposent afin de corriger toute défaillance d’approvisionnement électrique. La règlementation autorise deux configurations pour les hôpitaux. Leur principe : « toute défaillance d’une source ne doit pas affecter le fonctionnement des autres sources ». Ainsi, un hôpital disposera de deux sources électriques assurées au moyen de deux câbles d'alimentation et d’une source autonome de remplacement. Seconde alternative : l’établissement recourt à l'alimentation électrique d’un seul câble mais de deux sources autonomes de remplacement. Dans tous les cas, l’exploitant hospitalier appliquera une démarche de sureté de fonctionnement. Cette dernière repose sur l’équilibre de 3 composantes : des architectures conçues pour assurer la disponibilité de la distribution électrique, quels que soient les niveaux de criticité de l’hôpital, des produits choisis et installés dans les règles de l’art en parfaite conformité avec les architectures, mais également des services adaptés au niveau de performance requis tout au long du cycle de vie de l’exploitation.
Solutions spécifiques
Notamment sous l’impulsion des circulaires du 8 septembre 2006 et du décret du 12 septembre 2007, les fabricants développent des solutions spécifiques au secteur de la santé. Pour leur part, les exploitants (3) ont complété leur offre avec des prestations d’audit de parc, de maintien de la conformité règlementaire de l’hôpital, de planification des interventions de maintenance, de télé-suivi, d'analyse des évènements, voire de formation. Ils mettent l’accent sur des prestations de services à forte valeur ajoutée. Ils intègrent ces services multi-techniques comprenant audit, conseils, ingénierie, solution d’optimisation et exploitation-maintenance-rénovation. Tous ces services intégrés au sein de contrats globaux visent à optimiser les consommations électriques de l’établissement et à maîtriser l'usage de l’énergie.
(2) Prévue ou parfois obligé
(3) Dalkia, Cofely,…
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