L’ASSURANCE-MALADIE s’intéresse au carnet d’adresses des médecins généralistes. Sa revue scientifique « Pratiques et Organisation des soins », publie dans son dernier numéro, une étude sur le sujet mené par cinq chercheurs du CHU et de l’université d’Angers*. Pas de révélation : la confiance et la recherche de la compétence technique sont les principaux critères du choix des correspondants.
Les auteurs ont interrogé 24 médecins généralistes du Maine-et-Loire, exerçant à part égale en zones rurale, semi-rurale et urbaine. C’est une dominante : le carnet d’adresses est un outil très utilisé, compulsé en moyenne 3,7 fois par jour (de 1 à 10 fois selon le médecin) et qui est rarement modifié (peu de noms rayés), mais s’enrichit de nouveaux noms au fil des ans.
Le médecin n’hésite pas à reprendre le carnet d’adresses du prédécesseur mais sa propre sélection se fie à la connaissance des correspondants rencontrés au cours de sa formation universitaire (85 % des médecins formés dans une région y demeurent), dans le cadre de la FMC ou par le bouche à oreille et la compétence technique. Autres critères : le choix générationnel, l’importance de la qualité relationnelle entre le patient et le correspondant (dont la disponibilité est appréciée) et les dépassements d’honoraires. Ce dernier point est plus sensible chez les médecins exerçant en milieu rural ou issus d’un milieu social moins aisé.
Lors des entretiens, les médecins généralistes ont d’ailleurs émis les souhaits suivants : connaître les dépassements d’honoraires de leurs confrères, ainsi que leur niveau d’expertise, avant d’adresser le patient ; se voir présenter les spécialistes nouvellement installés par l’envoi d’une plaquette ou une visite ; développer des rencontres indépendantes entre les médecins généralistes et les spécialistes ; se familiariser avec l’organisation du CHU. Les patients sont adressés en majorité à un correspondant libéral (excepté dans le cas des jeunes patients, envoyés systématiquement en milieu hospitalier) jugé plus accessible et plus stable. Les généralistes se plaignent de ne pas être informés sur les changements de personnels dans les services de l’hôpital voisin, qui doit « clarifier et enrichir ses relations avec les MG », concluent les auteurs, au risque de « se voir marginalisé par le milieu libéral ».
* POS, volume 41, n° 4/octobre-décembre 2010. « Pratiques et organisation des soins » est une revue scientifique à comité de lecture de la CNAMTS éditée par la Société française de santé publique. Diffusée gratuitement électroniquement à 14 000 professionnels francophones dans 40 pays.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature