Entre 1980 et 2008, la proportion de personnes couvertes par une complémentaire santé a « fortement augmenté, passant de 69 % de la population de France métropolitaine à 94 % », selon une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES). Ce qui laisse tout de même 6 % de Français, soit quelque 4 millions de personnes, sans complémentaire santé (l’étude précise qu’entre 1980 et 2008, le reste à charge non remboursé par l’assurance-maladie obligatoire est passé de 217 à 547 euros par personne et par an).
Plusieurs dispositifs ont favorisé la diffusion des contrats complémentaires santé collectives et individuelles (exonérations de charges sociales fiscales dans les années 80, maintien des droits à la complémentaire santé à la sortie de l’emploi avec la loi Evin de 1989, couverture complémentaire santé gratuite avec la CMU-C pour les ménages les plus pauvres en 1999, défiscalisation des contrats obligatoires avec la loi Fillon de 2003, aide à la complémentaire santé – ACS – pour les ménages modestes au-dessus du seuil de la CMU-C…).
En dépit de ces dispositifs ayant permis la « diffusion large » des contrats complémentaires santé, « le premier motif de non-recours à une complémentaire santé évoqué par les enquêtes est financier », précise l’étude. Parmi les personnes sans complémentaire santé, « 46 % ne le peuvent pas pour des raisons financières ».
L’étude souligne également que le travail est un mode d’accès « privilégié mais inégalitaire » à la complémentaire santé. Parmi les salariés non fonctionnaires bénéficiant d’une complémentaire santé, 76 % des cadres et 69 % des professions intermédiaires ont un contrat collectif, contre seulement 58 % des ouvriers non qualifiés et 53 % des employés de commerce.
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