DE NOTRE CORRESPONDANTE
LE FONDS POUR l'amélioration de la qualité des soins de ville (Faqsv) a donné son accord pour financer le lancement du nouveau centre de régulation des urgences dans le département du Nord. Une innovation attendue avec impatience par le corps médical et les patients. Une enveloppe de 490 000 euros est dégagée à cet effet.
Voilà déjà plusieurs années que le projet est à l'étude. Notamment depuis l'ouverture d'un centre similaire, il y a trois ans, dans le département voisin du Pas-de-Calais.
Mais l'importance du département du Nord (2,5 millions d'habitants) et le nombre de partenaires concernés a quelque peu compliqué les négociations. En fin d'année dernière, le préfet a même dû mettre tout son poids dans la balance pour débloquer la situation. Et le 15 décembre 2004, un consensus a pu être trouvé.
Au sein du CHR.
Porté par l'union régionale des médecins libéraux (Urmel) et le Chru de Lille, le système de régulation est mené en partenariat avec la direction départementale de l'action sanitaire et sociale (Ddass), l'assurance-maladie, le Conseil de l'Ordre des médecins et la Fédération des associations de permanence des soins qui regroupe 80 des 125 secteurs de garde.
En pratique, le système prévu est assez proche de celui mis en place dans le Pas-de-Calais. Les patients qui composeront le numéro de téléphone du médecin de garde seront transférés automatiquement vers le centre de régulation libérale où une équipe de permanenciers et de médecins régulateurs libéraux orienteront le malade. Le médecin régulateur pourra donner des conseils ou des renseignements par téléphone, adresser le patient au médecin de garde, ou basculer l'appel sur le Samu en cas d'urgence réelle. L'interconnexion sera d'autant plus simple que le nouveau centre de régulation sera hébergé dans des locaux du centre hospitalier régional, juste à côté du centre 15. La régulation sera assurée de 20 heures à 24 heures par les médecins libéraux, les médecins du Samu prenant le relais pour la tranche horaire de 24 heures jusqu'à 8 heures. Une équipe d'une douzaine de permanenciers sera prochainement recrutée et formée par le Chru de Lille pour être opérationnelle en septembre.
Quatre-vingt-dix médecins volontaires.
Quant aux régulateurs, ils seront une cinquantaine à se relayer pour assurer les permanences. Leur recrutement ne devrait pas poser problème puisque 90 médecins libéraux du département se sont déjà portés volontaires.
Ce nouveau dispositif devrait permettre de désengorger les urgences hospitalières en réorientant les patients vers les maisons médicales et les médecins de garde. Et surtout d'éviter aux médecins de garde de nombreuses sorties nocturnes inutiles, tout en assurant une meilleure permanence de soins pour les patients.
« Nous souhaitons vivement que la régulation marche car nous l'attendons depuis deux ans et demi, souligne le Dr Charles Charani, généraliste à Roubaix et président de la Fédération des associations de permanence des soins. C e système, qui permet aux généralistes de travailler dans des conditions confortables, devrait les inciter à reprendre du service pour les gardes, et nous espérons remobiliser des confrères qui étaient totalement déconnectés du système de garde ».
« Il faut que cela marche, assène pour sa part Patrick Goldstein, directeur du Samu du Nord. Nous ne pouvons plus tergiverser. Les choses vont mal et nous tenons là notre dernière chance. Le dispositif doit être opérationnel au plus tard en septembre mais il ne servira à rien si l'on ne dispose d'aucun médecin généraliste sur le terrain . J'ai accepté de mutualiser les moyens hospitaliers à partir de minuit, mais il est impensable que dans les différents secteurs de garde tout s'arrête après minuit ».
La constitution de grands secteurs de garde dans lesquels des médecins volontaires accepteraient de se déplacer, à condition d'être véhiculés et indemnisés correctement, est aujourd'hui à l'étude.
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