« Quand on a 17 ans »

De grâce et de fureur...

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Publié le 08/04/2016
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Crédit photo : © Roger Arpajou

Après François Cluzet en médecin de campagne, c’est au tour de Sandrine Kiberlain de nous étonner en généraliste des hautes montagnes. Elle n’a pas le rôle principal mais, mine de rien, elle va être capitale dans le rapprochement des deux garçons dont parle le titre - premier vers célèbre d’un poème de Rimbaud : « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans ». Célèbre mais un peu mensonger. Damien et Tom sont très sérieux. Ils souffrent juste d’une « antipathie violente et irrationnelle », comme le diagnostiquera le père de Damien. À tout bout de champ, au lycée, dans la rue, ces deux-là s’agressent physiquement, violemment. Sans raison apparente ? C’est là que réside tout le mystère.

La mère de Damien donc, est médecin. À cause de la trop longue distance entre l’école et la maison de Tom, fils d’une de ses patientes, elle propose à celui-ci de cohabiter avec eux, le temps que sa mère guérisse. L’antipathie entre les garçons s’accentue dans un premier temps. Puis elle mue en un autre sentiment - qui étouffait l’un, et que l’autre refoulait. C’est ce lent rapprochement que filme Téchiné, dont on n’a pas oublié les émouvants Roseaux sauvages. Le meilleur du film est dans sa première heure, dans la présentation des faits, dans le mystère de cette relation bizarre où alternent de sauvages affrontements, en pleine nature, avec grondements d’orages, et les pauses familiales, sous le regard d’une mère aimante et compréhensive, apparemment inconsciente de ce qui se joue. Mais qui sait ? Dans les rôles des garçons, deux inconnus sont formidables de naturel et de subtilité. Sandrine Kiberlain ? Elle est magnifique !

Film d’André Téchiné (114'), avec Kacey Mottet Klein, Sandrine Kiberlain Corentin Fila

Bernard Génin

Source : lequotidiendumedecin.fr