L'immunothérapie par anti-PD-1 peut entraîner des effets indésirables cutanés même après l'arrêt du traitement, selon une étude publiée dans « JAMA Dermatology ».
Les inhibiteurs de PD-1 entraînent des effets indésirables cutanés (prurit, eczéma, psoriasis…) chez environ 40 % des patients. « Nous savons que ces traitements ont un effet de longue durée aussi bien sur les cancers que sur les effets secondaires, commente pour le « Quotidien » le Pr Caroline Robert de Gustave Roussy (Villejuif). Le fait que ces réactions de type psoriasiformes ou lichénoïdes, semblables à des maladies auto-immunes, ne soient pas toujours immédiates est un phénomène connu, mais il est toutefois moins attendu qu'elles puissent survenir même à l'arrêt du traitement ».
Jusqu'à 38 mois après l'initiation
Une étude rétrospective a inclus 17 patients entre janvier 2014 et février 2018, présentant au moins une réaction cutanée confirmée par biopsie due à un inhibiteur de PD-1 (pembrolizumab ou nivolumab) seul ou en association avec l'ipilimumab (un anti-CTLA-4) ; 12 étaient atteints d'un mélanome, 3 d'un carcinome épidermoïde cutané et 2 d'un carcinome rénal, tous au stade métastatique.
Le délai de survenue des effets cutanés était en moyenne de 4,2 mois après l'initiation du traitement, avec des extrêmes à 0,5 et à 38 mois. Pour 12 des patients, les effets sont apparus au moins 3 mois après le début du traitement par pembrolizumab ou nivolumab. Parmi eux, cinq ont développé des effets indésirables cutanés après l'arrêt du traitement.
Autres effets indésirables
Par ailleurs, le délai d'apparition des effets indésirables cutanés était similaire entre le pembrolizumab et le nivolumab (respectivement 3,8 et 4,4 mois, sans différence significative). « Il est important que les dermatologues et les oncologues sachent que les effets indésirables cutanés peuvent survenir longtemps après l'instauration du traitement par PD-1 et peuvent survenir après l'arrêt du traitement », concluent les auteurs. « D'autres effets indésirables des immunothérapies, notamment digestifs, peuvent également survenir de manière tardive et peuvent potentiellement poser plus problème », précise le Pr Robert.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature