LA MULTIPLICATION in vitro, sur des cultures cellulaires, du virus Ebola peut être sévèrement limitée par l'ajout dans le milieu de culture de substances inhibitrices de l'activité enzymatique. Ces molécules pourraient représenter à l'avenir une piste de traitement pour les maladies - Ebola ou fièvre de Marburg - liées à une infection par filovirus.
C'est la conclusion d'un travail mené par des équipes de chercheurs américains qui ont travaillé sur l'inhibition enzymatique de la multiplication virale. L'une des phases de multiplication des filovirus nécessite la lyse des protéines de surface par des enzymes intracellulaires dont la cathepsine B et la cathepsine L. Les virologues de Boston, dirigés par le Dr James Cunningham, ont procédé à un enrichissement des milieux de culture des virus Ebola par différents inhibiteurs enzymatiques agissant spécifiquement sur les enzymes de la famille des cathepsines. C'est grâce à ce travail qu'ils ont pu déterminer que la cathepsine B joue un rôle fondamental dans la multiplication virale et que l'inhibition spécifique de cette enzyme permet de limiter de façon quasi complète cette multiplication. Les auteurs ont aussi pu préciser le rôle de la cathepsine L qui joue un rôle accessoire dans la prolifération virale.
Certains inhibiteurs des cathepsines sont déjà en cours de développement dans le domaine de la cancérologie et de nouvelles études devraient maintenant préciser le rôle thérapeutique de cette famille médicamenteuse dans la lutte contre les infections à filovirus.
« Science Express ».
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