Des lieux publics sans tabac et sans exception

Publié le 29/05/2006
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L’Alliance contre le tabac, créée en 1992, forte de 33 associations parmi lesquelles de nombreuses organisations de santé, réclame la protection totale, immédiate et effective des non-fumeurs par l’interdiction générale de fumer dans les lieux publics et les lieux de travail clos ou couverts. Bars, restaurants, boîtes de nuit et discothèques sont visés. L’Alliance lance une pétition mondiale dénonçant le tabagisme passif ; elle fait suite à deux autres pétitions, l’une de la Ligue contre le cancer qui a recueilli 360 000 signatures et l’autre sur les droits des non-fumeurs (10 000 signatures).

Depuis un arrêt de la Cour de cassation du 29 juin 2005, les employeurs sont obligés de prendre des mesures de protection de leurs salariés, faute de quoi ils s’exposent à des procès et au paiement d’indemnités importantes. Il ne s’agit plus seulement d’une obligation de moyens, mais d’une obligation de résultats. Malheureusement, rien n’y fait, la loi Evin du 10 janvier 1991 reste bafouée et les contrevenants impunis. L’Alliance entend dénoncer cette situation. Elle suggère la mise en place d’un système de plaintes administratives qui démontrerait qu’elles ne sont pas, pour la plupart, suivies d’effets. Il appartient au législateur de faire le nécessaire, sans recourir à de quelconques fumoirs, dit au « Quotidien » le Pr Albert Hirsch de la Ligue nationale contre le cancer. L’Alliance demande que la mission parlementaire, présidée par Claude Evin, mise en place par le gouvernement et qui doit commencer ses travaux le 7 juin, procède à des auditions exclusivement publiques. Quant aux considérations économiques mises en avant par certains, le Pr Bertrand Dautzenberg, vice-président de l’Alliance, les balaie sans réserve. «Certes, les pneumologues hospitaliers ont 56% de leur activité liée au tabac, les buralistes 28% et les pompes funèbres 15%, mais ces considérations ne pèsent rien vis-à-vis de la souffrance et de la maladie», affirme le spécialiste des poumons à la Pitié-Salpêtrière (Paris).

> PHILIPPE ROY

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7968