Ces chercheurs ont identifié le procédé de différenciation permettant de dériver des cellules souches d’origine embryonnaire (CSE) ou induites à la pluripotence (iPS) « en une population pure et homogène de mélanocytes capables de produire de la mélanine et de s’intégrer à l’épiderme ». Étant donné les capacités d’expansion illimitées de ces cellules, les chercheurs estiment que cette ressource cellulaire pourrait à terme être proposée comme alternative thérapeutique aux patients atteints de troubles de la pigmentation cutanée, tel le vitiligo, et aussi aux autres pathologies d’origine génétique affectant la pigmentation, telles que les syndromes de Waardenburg et le syndrome de Griscelli.
Une fois isolées et amplifiées in vitro, ces cellules présentent les mêmes caractéristiques que des mélanocytes adultes. Ainsi, les chercheurs ont démontré qu’ils sont capables de s’insérer dans leur emplacement au niveau de la couche basale de l’épiderme. Et qu’ils sont aussi capables de communiquer avec les kératinocytes avoisinants, comme c’est le cas physiologiquement au niveau de l’épiderme, notamment en leur transférant de la mélanine.
« Cette communication cellulaire est fondamentale, à la fois pour protéger les kératinocytes suite aux stress que sont les rayons ultraviolets, et également pour repigmenter la peau après une éventuelle greffe », expliquent Christine Baldeschi et Xavier Nissan.
En 2009, l’équipe était parvenue pour la première fois à obtenir des kératinocytes à partir de cellules souches pluripotentes embryonnaires (publication dans « The Lancet », novembre 2009). La thérapie cellulaire proposée actuellement dans les troubles de la pigmentation de la peau est réalisée par autogreffe. Cette stratégie, si elle se confirme, représentera une alternative allogénique.
« Proc Natl Acad Sci », 19 août 2011. http://dx.doi.org/10.1073/pnas.1019070108.
* Institut I-STEM/INSERM, dirigé par Marc Peschanski.
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