L'EQUIPE DE l'Américain Steven Rosenberg (NIH) publie dans le « Journal of Clinical Oncology » les résultats encourageants qu'elle a obtenus avec l'association de chimiothérapie et d'immunothérapie adoptive chez des patients atteints de mélanome malin métastasé n'ayant pas répondu aux traitements antérieurs. Ces résultats confirment ceux qu'avait obtenus cette même équipe en 2002 (« Science », 2002).
L'objectif de ce nouveau travail était d'évaluer, dans le mélanome métastasé réfractaire, la combinaison, d'une part, d'une chimiothérapie non myélo-ablative, mais lympho-déplétive, d'autre part, d'un transfert adoptif d'autolymphocytes réactifs (la lymphodéplétion avait pour objectif d'éviter un phénomène de compétition avec les lymphocytes réinjectés).
L'étude a porté sur 35 patients ayant un mélanome métastatique, qui - à part un d'entre eux - étaient réfractaires à de fortes doses d'interleukine 2 (IL2) et dont la plupart avaient une progression de la maladie après chimiothérapie. Des lymphocytes de ces patients ont été mis en culture « rapide ». Tous ont reçu un régime de lymphodéplétion comportant deux jours de cyclophosphamide, puis cinq jours de fludarabine. Le lendemain de la dernière dose de fludarabine, les patients ont reçu une infusion de leurs lymphocytes autoréactifs et une dose élevée d'IL2.
Parmi les 35 sujets, 18 (51 %) ont présenté des réponses cliniques objectives, dont 3 réponses complètes et 15 réponses partielles, d'une durée moyenne de 11,5 ± 2,2 mois. Les sites de régression ont été les métastases pulmonaires, hépatiques, ganglionnaires, cérébrales, cutanées et sous-cutanées.
La toxicité du traitement a été, comme on l'attendait, hématologique (neutropénie, thrombopénie, lymphopénie) ; deux patients ont, en outre, développé une pneumocystose et un, une lymphoprolifération à EBV.
« La chimiothérapie lymphodéplétive suivie par le transfert de lymphocytes antitumoraux hautement avides peut médier une régression tumorale significative chez les patients fortement prétraités porteurs d'un mélanome métastatique réfractaire à l'IL2 », concluent les auteurs.
« Journal of Clinical Oncology », 1er avril 2005, pp. 2346-2357.
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