L'ETUDE BMS-A 1424-045 avait pour objectif de comparer l'efficacité de l'atazanavir (ATV) 300 mg/j, boosté par le ritonavir (100 mg) ou le saquinavir (1 200 mg), à celle du lopinavir (LPV) (400 mg/j), boosté par ritonavir (100 mg). Après 24 semaines, le bras ATV-SAQ a été interrompu pour efficacité insuffisante. L'analyse des résultats à 48 semaines avait montré une équivalence des résultats virologiques entre les deux bras : - 1,58 log 10 copies/ml sous ATV-r et - 1,70 log 10 copies sous LPV-r. Même non-infériorité de l'ATV-r, par rapport au LPV-r, en ce qui concerne le pourcentage de patients passant au-dessous de 400 ou 50 copies et l'augmentation des CD4 (environ 120 cellules/mm3).
La présentation des résultats à semaines (M. Johnson et coll.) confirme ces résultats chez les 64 patients sous ATV-r (120 patients initialement) et les 65 sous LPV-r (123 patients au début de l'essai : - 2,29 log 10 copies sous ATV-r et - 2,08 sous LPV-r (0,14 : IC 95 % : - 0,13-0,41). Cette équivalence s'observe quel que soit le nombre des mutations de résistance aux antiprotéases en sachant que, naturellement, les résultats sont supérieurs quand ce nombre est égal ou supérieur à 4 : (- 2,47 copies et - 2,21 respectivement) que dans le cas contraire (- 1,71 et - 1,81).
En intention de traiter (ITT), environ 55 % des patients restent sous 400 c/ml et 39 (ATU) à 45 % restent en deçà de 50 c/ml, quand il y a quatre mutations ou moins. Là encore, les résultats sont un peu inférieurs à plus de quatre mutations (de 23 à 30 % < 400 c/ml et 18 % < 50 c/ml).
Confirmation du bon profil lipidique de Reyataz
Cette étude a confirmé la bonne tolérance lipidique de l'ATV : le cholestérol diminue de 7 %, alors qu'il augmente de 9 % sous LPV (p < 0,05), avec la même tendance pour le LDL-C (- 11 % et + 1 %, ns). Les triglycérides à jeun sont stables sous ATV (- 2 %) alors qu'ils augmentent de 30 % sous LPV (p < 0,05).
Deux études de switch ont confirmé cette tendance, à commencer par une étude randomisée portant sur 246 patients recevant des antiprotéases diverses, depuis plus de trois ans et demi (boostées par ritonavir dans 39 % des cas (M. Sension et coll.) ; 127 d'entre eux sont passés sous ATV boosté par ritonavir, les autres restant sous traitement antérieur. Après 12 semaines, on observe des diminutions significatives du LDL-C et des triglycérides dans le groupe ATV (p < 0,001), après une augmentation tout aussi significative des patients normalisés pour les différents paramètre (normes américaines NCEP-ATP III) : LDL-C < 130 mg/dl (37 % contre 14 %), cholestérol total < 200 mg/dl (42 % vs 11 %), triglycérides à jeun < 160 mg/dl (52 % vs 22 %). Ce gain lipidique s'accompagnant d'une efficacité antivirale équivalente.
Une seconde étude (E. Martinez) a porté sur 162 patients traités par antiprotéases et présentant une hyperlipidémie (TG > 500 mg/dl et/ou cholestérol total > 200 mg/dl et/ou LDL-C > 130 mg/dl. L'antiprotéase switchée le plus souvent est le LPV boosté par ritonavir (34 %). Six mois après le switch par ATV boosté par ritonavir, la baisse des différents paramètres lipidiques : - 18 % pour les TG (p < 0,0001), - 12 % pour le TC (p < 0,0001), - 10 % pour le LDL C (p < 0,0001) et - 3 % pour le HDL-C (p < 0,05).
Pour les TG, le TC et le LDL C, le pourcentage de patients normalisés passe, respectivement de 77 à 90 %, de 10 à 49 % et de 35 à 64 % (p < 0,0001).
Tous ces résultats sont convergents, montrant que l'atazanavir améliore le profil lipidique tout en préservant le résultat virologique.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature