TOUS LES EXPERTS s'accordent pour insister sur l'amélioration du dépistage de la BPCO par la mesure systématique du souffle chez les fumeurs ou ex-fumeurs de plus de 40 ans. Le rôle des généralistes est, dans cet objectif, essentiel, tout comme il l'est pour promouvoir le sevrage tabagique chez tous leurs patients. Mais, si le diagnostic précoce est si important, c'est aussi parce qu'il permet de proposer au patient une prise en charge susceptible de ralentir l'évolution de la maladie. Là encore, la première mesure est l'arrêt du tabac, seule mesure susceptible d'interrompre la progression de l'obstruction bronchique et de retarder l'apparition de l'insuffisance respiratoire. Il faut aussi tout faire pour éviter la sédentarité et favoriser l'exercice physique. Or les patients, qui très souvent ignorent leur maladie, se sont adaptés à leur dyspnée en réduisant leurs activités. C'est d'ailleurs cette adaptation à des symptômes - toux, crachats, essoufflement - qu'ils jugent « normaux » puisqu'ils fument, qui explique le diagnostic trop souvent tardif, à un stade d'insuffisance respiratoire parfois sévère. Les traitements médicamenteux permettent quant à eux de soulager les symptômes et de prévenir les poussées de la maladie. Les bronchodilatateurs, anticholinergiques et bêta-2 mimétiques, constituent aujourd'hui la pierre angulaire du traitement. Ils diminuent la dyspnée, ils améliorent la capacité à l'exercice et la qualité de vie des patients. L'arrivée du premier bronchodilatateur anticholinergique de longue durée d'action indiqué dans le traitement continu de la BPCO, le bromure de tiotropium (Spiriva) *, devrait marquer un nouveau progrès pour les patients qui requièrent un traitement continu. Ce nouveau traitement assure une bronchodilatation efficace en une seule prise quotidienne. Son efficacité et sa très bonne tolérance ont été confirmées dans d'importants essais randomisés. Il est d'ores et déjà très largement utilisé dans de nombreux pays et bénéficie donc d'une grande expérience en pratique clinique, note le Pr Huchon. Outre une diminution de la dyspnée, une amélioration significative du Vems, de la capacité vitale et de la tolérance à l'effort, il présente l'avantage de diminuer la fréquence des exacerbations et des hospitalisations pour exacerbation. De plus, il assure une réduction du nombre de jours sous corticothérapie. La posologie recommandée est l'inhalation du contenu d'une gélule, une fois par jour à heure fixe, à l'aide du dispositif Handihaler.
La réhabilitation respiratoire est indiquée chez les patients recevant un traitement médicamenteux optimal. Elle a largement fait la preuve de son efficacité, qu'elle soit réalisée en milieu hospitalier, en ambulatoire, en ville ou à l'hôpital. Elle améliore le rendement du patient avec des résultats tangibles dès la 6e semaine, bien qu'elle n'ait pas d'impact direct sur le Vems ni sur le syndrome obstructif.
La prise en charge nécessite également la prévention des surinfections responsables d'une détérioration de la fonction respiratoire. Celle-ci passe notamment par la vaccination contre la grippe, à renouveler tous les ans, et contre le pneumocoque, tous les cinq ans.
Session présidée par
le Pr Gérard Huchon (Hôtel-Dieu, Paris)
et le Dr Yves Grillet (Valence)
et parrainée par les laboratoires
Boehringer Ingelheim et Pfizer.9
* Spiriva est disponible sur prescription par un pneumologue, un gériatre,
un urgentiste, un spécialiste de médecine interne ou un médecin d'EFR
(explorations fonctionnelles respiratoires). Il devrait être prochainement
disponible en ville.
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