Les ultrasons dans le cancer prostatique localisé

Des urologues créent un club de soutien à la technologie Hifu

Publié le 22/03/2005
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LE 20e CONGRES de l'Association européenne des urologues (AEU), qui s'est récemment tenu à Istanbul (Turquie), a été l'occasion pour un groupe d'urologues européens de lancer le Club de soutien à la technologie Hifu, nouvelle stratégie de traitement du cancer localisé de la prostate reposant sur l'utilisation des ultrasons focalisés de haute intensité (Hifu).
L'application d'Hifu a pour effet de réchauffer les tissus cancéreux (jusqu'à 85-100 °C) et de les détruire sans affecter les tissus avoisinants. Le traitement dure de une à deux heures. Le patient étant sous anesthésie générale ou rachidienne, une sonde endorectale est introduite, permettant, dans un premier temps, de localiser la zone tumorale afin de la soumettre ensuite aux Hifu.
Du fait de son caractère non invasif, ce traitement ne nécessite qu'une courte hospitalisation (deux à trois jours) et peut être répété en toute sécurité. Il permet, en outre, un feed-back avancé, étant donné que le taux de PSA atteint son nadir trois mois après le traitement.
Ce traitement par Hifu est indiqué, en particulier, chez les patients atteints d'un cancer prostatique localisé (T1-T2) qui ne constituent pas des candidats au traitement chirurgical, ainsi que chez les sujets dont le cancer prostatique a récidivé et qui ont déjà fait l'objet d'une radiothérapie.
En janvier 2005, plus de 7 000 patients avaient déjà bénéficié de ce nouveau traitement. L'expérience acquise en Allemagne fait apparaître un taux de succès sans récidive atteignant 87 % à cinq ans (137 patients : biopsie négative et PSA < 0,5 ng/ml).
Le Pr Pierre Teillac (hôpital Saint-Louis, Paris), qui présidait le congrès d'Istanbul, a souligné que le moment était particulièrement bien choisi pour créer ce club, eu égard à la diffusion rapide que connaît la technologie Hifu en Europe. Ce mode de traitement est d'ores et déjà utilisé, notamment en Allemagne, en Belgique, en France, en Italie, au Royaume-Uni, en Russie et en Suisse. A l'échelle mondiale, 63 hôpitaux l'ont adopté.

&gt; Dr BERNARD OLLIVIER

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7714