MISE AU POINT en France dans les années 1950 pour le traitement des paralysies respiratoires consécutives à la poliomyélite, l'assistance respiratoire, devenue VAD, a considérablement amélioré le pronostic vital et la qualité de vie des patients. Alternative à l'hospitalisation, elle présente un réel intérêt socio-économique puisqu'elle abaisse le coût du traitement à 4 à 16 euros/jour contre 150 euros en hospitalisation ou 1 000 euros dans un service de réanimation. Il existe à l'heure actuelle trois grands types d'assistance respiratoire à domicile :
- la ventilation mécanique, qui permet de lutter contre la fatigue des muscles respiratoires. L'insufflation de l'air se fait soit au travers du nez par un masque nasal (technique non invasive), soit par l'intermédiaire d'une trachéotomie (technique invasive). Cette technique s'adresse aux patients atteints de maladies neuro-musculaires ou de maladies de la cage thoracique. Elle concerne 20 000 personnes en France ;
- l'oxygénothérapie par lunette nasale qui consiste à faire respirer au malade par voie nasale, de l'air enrichi en oxygène grâce à un appareil qui concentre l'oxygène de l'air ambiant. Cette technique s'adresse plutôt aux patients atteints de maladies pulmonaires chroniques (40 000 malades potentiels en France) ;
- enfin, la pression positive continue (PPC) qui, en insufflant de l'air par un masque nasal la nuit, permet d'éviter la fermeture des voies aériennes supérieures dans le syndrome d'apnées du sommeil, qui concerne 100 000 malades en France.
Syndrome obésité hypoventilation.
Environ 10 % des personnes obèses développent un syndrome appelé « obésité hypoventilation » . Les patients incapables d'éliminer durant la nuit suffisamment de gaz carbonique présentent une hypercapnie souvent associée à des apnées du sommeil. Le traitement doit alors comporter une ventilation par masque nasal ainsi qu'une ventilation par pression positive.
L'insuffisance cardiaque évoluée (amputation de la fonction cardiaque des deux tiers) provoque des troubles respiratoires sous forme d'apnées centrales auxquelles s'ajoutent des troubles obstructifs. L'augmentation de la prévalence de cette pathologie (un million de personnes concernées) rend plus que nécessaire la mise en place d'un dépistage efficace. Il passe par une campagne d'information auprès des cardiologues afin qu'ils puissent proposer à leurs patients des explorations ventilatoires nocturnes et qu'ils puissent être formés aux techniques d'assistance respiratoire.
La VAD est encore trop peu utilisée en pédiatrie.
Il existe un nombre important de maladies entraînant une insuffisance respiratoire chronique chez l'enfant. Les maladies neuromusculaires, les anomalies des voies aériennes, de la cage thoracique ou du poumon ou encore les anomalies du contrôle ventilatoire, provoquent toutes une hypoventilation alvéolaire. Dans ces situations, un traitement par oxygène seul est non seulement incapable d'améliorer les symptômes cliniques, mais peut aussi aggraver l'insuffisance respiratoire en provoquant une hypercapnie. La correction par une ventilation en pression positive donne alors de bons résultats puisqu'elle peut être appliquée à la demande et préférentiellement la nuit, ce qui réduit les complications éventuelles, l'inconfort et les difficultés socio-familiales. Mais cette technique reste trop peu utilisée. L'absence de critères définis justifiant sa mise en route dans les pathologies autres que celles neuro-musculaires ainsi que la difficulté d'adaptation du matériel au gabarit des enfants semblent en être la cause. L'amélioration du masque nasal et sa parfaite adaptation au visage de l'enfant permettront de multiplier les prescriptions et d'améliorer l'observance.
Conférence de presse organisée lors des 10es Journées internationales de ventilation à domicile en présence de : Pr D. Robert, hôpital Edouard-Herriot (Lyon), P. Delor, vice-président de l'AFM, Dr B. Fauroux, hôpital Armand-Trousseau (Paris).
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