CERTAINS polymorphismes communs d’un gène, le gène TCF7L2, codant un facteur de transcription seraient associés à une élévation significative du risque de diabète de type 2 chez les sujets dont la tolérance au glucose est déjà diminuée. Ces variations génétiques semblent provoquer une altération de la fonction des cellules bêta-pancréatiques et conduire ainsi à une diminution de la sécrétion d’insuline.
L’existence d’un lien entre des polymorphismes particuliers du gène TCF7L2 et le développement du diabète de type 2 a été récemment suggérée par les résultats d’une étude menée sur une cohorte de patients islandais. Florez et coll. ont voulu vérifier cette hypothèse en la testant sur une vaste population de patients de diverses origines, prédisposés au diabète.
Dans ce but, les auteurs ont procédé au génotypage des deux locus les plus « suspects » du gène TCF7L2 chez plus de 3 500 personnes qui avaient participé au programme DPP (Diabetes Prevention Program). Il s’agit d’une étude d’intervention longitudinale visant à évaluer l’effet de modifications du style de vie et de l’administration de metformine sur la prévention du diabète de type 2, chez les personnes à risque. L’ensemble des participants montraient une élévation de la glycémie à jeun, une diminution de la tolérance au glucose et un indice de masse corporelle élevé (d’une valeur moyenne de 34 ± 6,7).
Multiplié par un facteur 1,45.
Chacun des deux polymorphismes recherchés par Florez et coll. a été retrouvé chez environ un tiers des participants. La confrontation de ces informations génétiques aux données cliniques et biologiques recueillies au cours de l’étude DPP a révélé que la présence de ces allèles du gène TCF7L2 est significativement associée à un risque accru de diabète de type 2. Chez les porteurs hétérozygotes, le risque de survenue d’un diabète est multiplié par un facteur 1,45. Chez les porteurs homozygotes, il est multiplié par 2,41.
Le produit du gène TCF7L2 est impliqué dans de très nombreux processus, parmi lesquels celui du développement du tube intestinal. A la suite de l’étude préliminaire conduite sur la cohorte islandaise, il a donc été proposé que les polymorphismes de TCF7L2 associés à un haut risque de diabète devaient entraîner une altération des fonctions des cellules entéroendocrines responsables de la production d’hormone insulinotrope. Les données recueillies par Florez et coll. indiquent, quant à elles, que la présence de ces polymorphismes est associée à un faible niveau de sécrétion d’insuline, mais n’affecte pas la tolérance au glucose. Ce résultat suggère que ces variations génétiques pourraient agir sur le développement, la régénération ou encore la fonction des cellules bêta-pancréatiques.
J. F. Florez et coll. , « N Engl J Med » du 20 juillet 2006, pp. 241-250.
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