IL Y EN A 14 000 au Danemark, 10 000 en Allemagne et 9 000 au Royaume-Uni. Mais les fondations pour la recherche ne sont pas encore entrées dans la culture française puisqu'on en compte à peine 2 000 dans notre pays. Les entreprises françaises préféreraient orienter leur mécénat vers le sport ou la culture. C'est pourtant un mouvement que souhaite encourager le ministère de la Recherche, qui vient de présenter dix nouvelles fondations abondées conjointement par des acteurs privés (essentiellement des entreprises) et par l'Etat. Ces « fondations d'utilité publique de recherche » ou encore « fondations d'utilité publique à caractère scientifique » ont pour objectif de mener ou de promouvoir des recherches scientifiques, de les valoriser et de diffuser l'information scientifique ou les technologies. Concrètement, pour chaque euro versé par une entreprise, l'Etat verse la même somme à la fondation. A ce jour, plus de 61 millions d'euros ont été apportés par les partenaires privés plus une somme équivalente par le ministère.
Un engagement citoyen.
« Il s'agit pour ces entreprises d'un engagement citoyen dans la mesure où elles n'ont rien à gagner en termes de propriété industrielle », plaide le ministre de la Recherche, François d'Aubert.
Dans les prochaines semaines, une quinzaine de nouvelles fondations devraient être mises en route. « Il s'agit d'un système de partenariat qui n'est certainement pas le seul modèle de financement de la recherche, mais qui devra permettre à la France de rejoindre les standards internationaux », ajoute François d'Aubert. Le système semble cependant connaître quelques lenteurs au démarrage. Mais le ministère espère un effet « boule de neige » grâce aux 50 millions d'euros encore disponibles dans le compte d'affectation spéciale qui lui est, en partie, dédié.
Pour l'instant, seule une cinquantaine de grandes entreprises françaises se sont lancées dans ce nouveau type de mécénat, malgré une fiscalité avantageuse (grâce à la loi du 1er août 2003 sur le mécénat). L'objectif du ministère est d'augmenter la part privée des dépenses de recherche et développement pour se rapprocher de l'objectif de 2 % du PIB à l'horizon 2010.
Cinq de ces nouvelles fondations concernent directement la santé : les leucodystrophies grâce à la fondation créée par l'association ELA, l'étude du cerveau avec la fondation Thérèse et René-Planiol, la fondation Santé et radiofréquences, la fondation Cœur et artères et la fondation Garches qui a pour objectif de favoriser la prévention et les conditions de traitement et de réinsertion des personnes handicapées. On peut cependant facilement imaginer que les Français, de plus en plus inquiets sur les questions qui touchent au lien entre la santé et à l'environnement, accueilleront avec scepticisme les travaux réalisés par la fondation Santé et radiofréquences, dans la mesure où la part privée de son financement provient des fabricants de téléphone mobiles et des opérateurs.
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