Au forum Economie Santé, « le Quotidien »-« les Echos »

Dominique Coudreau : le DMP sera déployé « en moins de cinq ans »

Publié le 21/11/2006
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LE DOSSIER MÉDICAL personnel (DMP) a souffert de «quelques maladies infantiles», mais il est maintenant «entré dans l’âge adulte», a affirmé Dominique Coudreau, président du groupement d’intérêt public chargé de son déploiement (GIP-DMP), au 12e Forum Economie Santé coorganisé par « le Quotidien » et « les Echos ».

En dépit des multiples péripéties du GIP cette année (changement de directeur et d’orientations, annulation par le juge administratif du premier appel d’offres pour l’hébergeur de référence), il a confirmé que le projet DMP aboutira au 1er juillet 2007, conformément au calendrier fixé par le ministre de la Santé. «Nous n’aurons pas soixante millions de DMP à cette date, néanmoins, nous serons en situation: nous sommes capables de généraliser le DMP en moins de cinq ans», a assuré Dominique Coudreau. Le président du GIP-DMP a précisé non seulement la durée du déploiement, mais son coût total, évalué «entre 1,2 et 1,5milliard d’euros en cumulésur les cinq prochaines années». Cette estimation, faite par l’étude du consultant Bearing Point sur le modèle économique du DMP, dépasse en tout cas le «budget de 1 milliard d’euros sur cinq ans» annoncé par le ministre Xavier Bertrand.

L’utilisation du numéro de Sécurité sociale.

Cependant, «le retour sur investissement est avéré», a poursuivi Dominique Coudreau. Il devrait «être de l’ordre de 1milliard d’euros par an lorsque le DMP est monté en charge», compte tenu des «gains de productivité» réalisés et de la diminution attendue des actes redondants et des accidents iatrogéniques.

Pour être «stabilisé», le DMP attend encore son «cahier des charges des spécifications techniques, bouclé fin novembre», ainsi que son cadre juridique (décrets « DMP », « confidentialité des données » et décret « identifiant santé » après avis conforme de la Cnil). Dominique Coudreau a reconnu que le GIP-DMP se trouvait face à «un énorme problème, l’identifiant du patient». Les expérimentations, qui ont permis de créer plus de 33 000 dossiers sur 17 sites, ont «rencontré des problèmes d’homonymie». Depuis plusieurs mois déjà, le GIP-DMP milite en faveur de l’utilisation du numéro de Sécurité sociale, plus simple d’emploi qu’un identifiant santé spécifique. Or, a rappelé le président du GIP, ce serait «une révolution pour la Cnil qui s’est jusqu’à présent toujours opposée à l’utilisation du numéro de Sécurité sociale» en dehors des prestations versées par les caisses des différentes branches. «Il faut laisser la Commission méditer sur le sujet», a ajouté Dominique Coudreau, qui s’est défendu de vouloir «la bousculer». La Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) est déjà froissée par le principe du « masquage masqué » de données à l’initiative du patient, qui figure dans le projet de décret DMP soumis à consultation publique. «Nous ne comprenons pas, et les médecins de terrain non plus, a déclaré son président Michel Chassang. Les médecins ont l’impression que le DMP se fait sans eux. Or ils ont envie que ce dossier leur rende service; sinon ils continueront d’échanger par e-mail et par courrier avec leurs différents correspondants.» La Csmf a reçu le soutien de Jacqueline Jougla, à la tête de la Mutuelle générale, qui «pense que le masquage masqué est une erreur», dans la mesure où l’effacement de certaines données peut nuire à la coordination des soins voulue par la réforme.

Le débat autour du DMP se poursuit sur les forums Internet du « Quotidien » : www.quotimed.com.

> AGNÈS BOURGUIGNON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8056