La mort du Pr Jacques Roux

Du PC à la DGS au temps du sang contaminé

Publié le 07/04/2005

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MARIE-GEORGE BUFFET, la secrétaire nationale du PCF, a été la première à rendre hommage au Pr Jacques Roux, décédé le 5 avril à l'âge de 82 ans. « Il a marqué l'évolution de la société française par son humanité, la force et le sérieux de son engagement », a-t-elle souligné.
Professeur à l'université de Montpellier, titulaire de la chaire de microbiologie et de virologie, directeur de recherche à l'Inserm, Jacques Roux s'est distingué par ses travaux sur la brucellose et le vaccin contre la maladie.
Membre du comité central du Parti communiste, qu'il a rejoint en 1956, il est nommé en novembre 1981, peu après l'arrivée de la gauche au pouvoir, directeur général de la Santé. C'est donc lui qui est aux commandes dans les débuts de l'épidémie d'infections par le VIH, alors que les connaissances sur le virus sont encore balbutiantes. Le 23 juin 1983, il envoie une circulaire demandant aux centres de transfusion d'exclure des dons les personnes à risque. Mais cette circulaire, qui parle de « risque minime », ne sera guère suivie d'effets. En mars 1985, une note sur les résultats des premiers tests expérimentaux révèle des résultats alarmants chez les donneurs de sang. La nécessité d'un dépistage systématique est discutée, mais il n'entrera en vigueur que le 1er août de la même année.
Lors du procès du sang contaminé, pour les retards de mise en œuvre du dépistage, Jacques Roux sera inculpé pour « non-assistance à personne en danger ». La justice lui reproche un défaut de vigilance et il est condamné en première instance à quatre ans de prison avec sursis, peine réduite à trois ans avec sursis par la cour d'appel en 1993. « Il en avait été profondément affecté », témoigne Mme Buffet. Jacques Roux, qui est remplacé à la DGS par Jean-François Girard, en 1986, a toujours clamé son innocence : « J'ai fait tout ce que je pouvais. J'ai la conscience en paix », affirmait-il.