Si le précurseur de la dopamine, la L-Dopa, reste le traitement de référence de la maladie de Parkinson, les différentes autres familles de médicaments, agonistes dopaminergiques et inhibiteurs enzymatiques (comme les IMAO-B), peuvent être associées en des combinaisons “vertueuses“ puisqu’elles autorisent de moindres doses de chacune de ces molécules. Le traitement serait mieux toléré et l’évolution de la maladie peut-être ralentie… « Parce que nous disposons aujourd’hui de plusieurs médicaments, et d’un grand nombre d’associations possibles, nous pouvons proposer à nos patients un traitement à la carte, se réjouit le Dr Catherine Thomas-Antérion, responsable de l'Unité de Neuropsychologie et du CM2R du CHU de Saint-Etienne. Nous les voyons donc plus souvent qu’autrefois pour juger pas à pas de l’amélioration de leur qualité de vie en fonction d’une association donnée, tous les 3 à 6 mois par exemple, et ainsi gagner un peu plus sur la maladie au fil de ces tentatives ». Les malades souffrant de Parkinson sont par conséquent invités à consulter régulièrement le spécialiste, pour bénéficier d’éventuelles nouvelles molécules et de ces combinaisons. Un message que relaient d’ailleurs volontiers les Associations de patients*, conscients qu’ils ne prendront pas le même traitement pour la vie.
Le lien entre pesticides - manipulés par les agriculteurs surtout - et maladie de Parkinson a été confirmé par de nouvelles études en 2010. Les effets d’une exposition à ces toxiques sont reconnus maintenant comme une maladie professionnelle et les malades comme leurs médecins ne savent pas toujours qu’ils pourraient être pris en charge et indemnisés à ce titre.
Alzheimer : une recherche florissante
En ce qui concerne la maladie d’Alzheimer, la recherche est florissante avec 380 études de médicaments actuellement. Elles explorent de multiples voies, certains de ces essais sont en phase 2, et surtout celles des protéines ß-amyloïdes d’une part avec des anticorps (sur le mode vaccinal), tau d’autre part avec des molécules anti-tau. Les premiers résultats attendus pour 2011 paraissent d’ores et déjà… peu encourageants.
« La seule “avancée“ que nous avons connue en 2010 à l’occasion de l’International Congress of Alzheimer Disease, rapporte-t-elle, est la mise en évidence, en prévention primaire, de l’intérêt de la pratique sportive uniquement !, la maladie débutant environ 15 ans avant les premiers signes cognitifs : les personnes d’un certain âge, de 60-65 ans, qui ont une vie active, de bons réseaux sociaux et marchent régulièrement (20’ par jour) vieilliront mieux que les autres et s’ils doivent faire un Alzheimer, le différeront de quelques années ». Les bénéfices de l’entraînement cognitif sont plus flous…
Quant aux critères diagnostiques précoces établis par le Groupe d’experts que pilote le Pr Bruno Dubois (Université Pierre et Marie Curie, Groupe Pitié Salpêtrière, AP-HP), ils sont à visée scientifique exclusivement, pour constituer des groupes les plus homogènes possible de patients éligibles à un nouveau traitement. Dans de rares cas, ils permettent de faire un diagnostic différentiel avec une autre forme de maladie neurodégénérative ou un tableau psychiatrique complexe.
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