Les sociétés européennes de cardiologie (ESC) et d’athérosclérose (EAS) ont publié récemment de premières recommandations conjointes pour la prise en charge des dyslipidémies. Ces nouvelles guidelines, qui ont été commentées lors du congrès de l’ESC proposent des stratégies d'intervention thérapeutique se basant à la fois sur l’évaluation du risque cardio-vasculaire (RCV) et sur le niveau de LDL cholestérol.
Le RCV est considéré d’emblée élevé ou très élevé chez les sujets présentant une maladie cardiovasculaire connue, un diabète de type 2 ou de type 1 avec microalbuminurie, des facteurs de risque individuels très élevés, ou encore, une atteinte rénale chronique. Pour les autres, « l'utilisation d'un score de risque comme le système européen SCORE est recommandé pour évaluer le RCV » avec, pour la première fois l’intégration du LDL-c dans cette classification en sus de l’âge, de la PA, du tabagisme et du niveau de cholestérol total. Corollaire de cette nouveauté, de nombreux patients considérés jusque-là comme peu à risque se retrouvent désormais dans la catégorie des patients à risque élevé ou très élevé.
Concernant la prise en charge, les recommandations soulignent à nouveau l’importance des mesures hygéno-diététiques. Sur le plan médicamenteux, la priorité reste le traitement du LDL-c mais avec des valeurs cibles abaissées. Pour les très hauts niveaux de risque (diabète, prévention secondaire, atteinte rénale modérée ou sévère, SCORE›10 %) le LDL doit être ramené à moins de 0.7g/l ou au moins réduit de 50 %. Pour les niveaux de risque élevé (un facteur de risque CV majeur, SCORE entre 5 et 10 %) on vise un LDL inférieur à 1g/l, et pour le risque modéré (SCORE entre 1 et 5 %) un LDL à moins de 1.15g/l est recommandé.
Pour atteindre ces objectifs, les statines constituent la première arme thérapeutique et « elles doivent être instaurées d'emblée à la dose maximale recommandée ou tolérée », insiste le Pr Alberico Catano (Milan). Si elles sont contre-indiquées ou mal tolérées, on peut recourir à l'acide nicotinique, aux inhibiteurs de l'absorption du cholestérol ou les chélateurs des acides biliaires, seuls ou associés.
« Le LDL-c, s'il est la cible prioritaire n'est pas la seule et les niveaux d'HDL-c, triglycérides, apoB doivent aussi être pris en considération même si les arguments les concernant sont moins robustes », insiste le Pr Catano.
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