«A QUOI BON enseigner la sémiologie ORL… puisque nous disposons d’outils diagnostiques extrêmement performants qui permettent de faire des diagnostics précis, objectifs, incontestables», se demande le Dr Ch. Dubreuil (Pierre Bénite). Il évoque entre autres : scanner, IRM, endoscopies, explorations fonctionnelles sophistiquées. Il s’étonne que l’on s’attache encore à la sémiologie puisqu’une simple demande d’examen ciblée sur la pathologie suffirait à un diagnostic documenté.
«Hélas, poursuit-il, même au niveau d’une spécialité comme l’ORL, prescrire un examen ne suffit pas. Cette prescription ne peut être motivée qu’en fonction des symptômes et de l’examen clinique.» La sémiologie de base permet dans 90 % des cas d’évoquer le diagnostic, de prescrire les examens les plus adaptés et d’éviter les demandes inutiles.
Les grands principes sémiologiques en ORL sont donc précisés.
Une pathologie bilatérale ou de la totalité de la gorge, si elle est gênante ou invalidante, est peu préoccupante (rarement tumorale).
Des signes unilatéraux, douloureux ou non.
A l’inverse, des signes unilatéraux, douloureux ou non, (obstruction nasale, acouphène, surdité, otalgie, odynophagie) doivent faire rechercher une cause locale.
En ce qui concerne les cavités nasosinusiennes, rhinorrhée, obstruction nasale ou épistaxis unilatérale doivent évoquer une sinusite, un cancer ou une tumeur bénigne.
De même en otologie, acouphène ou surdité unilatéraux justifient des examens otoscopique, acoumétrique. Mais la clinique, souvent insuffisante, conduit, ici, aux examens spécialisés. Des vertiges positionnels durant moins d’une minute font évoquer une pathologie otolithique localisée. Les autres vertiges suggèrent une maladie de Ménière, un neurinome de l’acoustique, un méningiome, une atteinte vertébrobasilaire, etc.
Dans la pathologie pharyngolaryngée, ne jamais négliger l’otalgie réflexe. Elle évoque une pathologie tumorale, infectieuse ou inflammatoire de la bouche, du pharynx ou du larynx. Un piège dans cette situation : le diagnostic erroné d’otite.
L’odynophagie localisée est extrêmement précieuse au diagnostic précoce de toute affection oropharyngolaryngée. De même, toute dysphonie dépassant quinze jours impose un examen laryngé.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature