« La réadaptation à l’effort est une indication de prévention, explique le Dr Bénédicte Vergès, cardiologue (service de Réadaptation cardiaque, clinique des Rosiers, Dijon) car l’activité physique est une thérapeutique - indépendante - efficace sur la réduction de la mortalité cardiovasculaire. » Voici plus de 50 ans que la relation inverse et dose-dépendante entre l'activité physique et la maladie coronarienne est connue.
L’étude INTERHEART sur 29 000 personnes dans 52 pays, parue dans le Lancet en 2004, a montré l’action indépendante de l’activité physique sur la réduction du risque d’infarctus du myocarde (0,86 (0.76-0.97) 99 % CI). Une méta-analyse (Taylor, American Journal of Medicine, 2004) a établi une réduction de la mortalité totale de 20 % et de 26 % pour la mortalité cardiaque chez le coronarien grâce à la réadaptation cardiaque. « De plus, poursuit Bénédicte Vergès, la capacité physique maximale est négativement corrélée à la mortalité cardiaque. Sur 6 213 sujets tout venant, adressés pour épreuve d'effort, après un suivi de 6,2 ans, les chercheurs ont établi une relation inverse entre la capacité physique maximale exprimée en MET (metabolic task : dépense énergétique de base d’un sujet au repos assis) et la mortalité, totale et cardiovasculaire.
Un risque exceptionnel à la reprise de l’effort physique
Il existe un risque d’accident cardiovasculaire aigu lors de la réalisation d’une activité physique intense, d’autant plus élevé que cette pratique est inhabituelle, avec parmi les hypothèses avancées, la rupture ou érosion des plaques coronaires avec complication thrombotique, l’augmentation des contraintes pariétales du fait de la tachycardie, l’hypertension, un spasme coronaire, des torsions ou des fissures intraplaques… « Mais ce risque diminue beaucoup chez les sujets entraînés, insiste Bénédicte Vergès. Cette diminution du niveau de risque d’accident grâce à l’entraînement (moins 35 % chez le patient entraîné par rapport au sédentaire) est valable aussi en dehors de l’effort. Le Registre français des complications graves liées à l’effort (2003, 65 centres de réadaptation cardiaque, 25 420 patients) n’a comptabilisé aucun décès sur 743 000 heures d’exercice, et un seul arrêt cardiaque, récupéré.
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