Un mois après leur démarrage, les négociations conventionnelles sont revenues au point de départ. En dépit de trois rendez-vous en avril, les discussions n’ont pas progressé d’un pouce. Et Frédéric Van Roekeghem a dû prendre acte du blocage en début de semaine en adressant un courrier aux différents présidents de syndicats qui annule le calendrier conventionnel qu’il avait établi jusqu’à la fin juin.
L’avantage de la situation est que ceux qui n’ont rien suivi des discussions pourront s’y retrouver facilement. 7 avril : la présence inopinée des internes et des étudiants en médecine de l’ANEMF à l’ouverture des négociations se solde par le départ forcé des jeunes. 14 avril : MG France et Le Bloc intègrent les internes dans leurs délégations, mais en signe d’opposition à leur présence, la CSMF et le SML claquent la porte. 27 avril : nouveau clash autour de la participation des internes, après trois heures de réunion entre les seuls présidents de syndicats et Frédéric Van Roekeghem.
Même s’il observe qu’en droit, chaque délégation peut être composée librement – donc, le cas échéant, en intégrant des internes – le patron de la Cnamts refuse de prendre parti et a donc tiré les conclusions du blocage en annulant le rendez-vous de mercredi dernier 4 mai.A ce stade, les questions de démographie médicale et d’efficience du système de soins, mais aussi la valorisation des spécialités cliniques et du médecin traitant, ainsi que le thème du DPC, auraient du déjà être abordés. Il n’en a rien été. Et les solutions pour dépasser le blocage ne sont pas évidentes.
Trouver une issue, mais laquelle ?
Il suffit de donner la parole aux protagonistes pour s’en rendre compte. Pour sortir du dilemme « avec ou sans les jeunes », Claude Leicher maintient sa proposition de la semaine dernière :
« Des négociations avec tous et des moments de synthèse uniquement entre présidents de syndicats?». Et le président de MG France estime que désormais « la balle est dans le camp de la CSMF?». En face, Michel Chassang estime que, dans ce cas, les syndicats polycatégoriels (donc la CSMF, le SML et la FMF) doivent alors venir avec deux délégués, contre un seul pour les deux autres syndicats, MG France et Le Bloc. Refus de ces derniers...
Chacun sa solution, chacun son analyse... « Les jeunes ne sont pas le vrai problème. La vérité c’est qu’avec MG France nous ne sommes d’accord quasiment sur rien», observe Michel bilitéChassang pour qui MG poursuit une logique du tout forfaits, dans le cadre d’une convention qui serait spécifique à la médecine générale. Le président de la CSMF estime donc qu’inévitablement « on s’achemine vers une concertation trilatérale » CSMF-SML-Cnamts. Une hypothèse dont Jean-Paul Hamon pour la FMF ne veut pas entendre parler. Et de prévenir à l’intention de la Cnamts : « Ce serait une erreur de préparer l’avenir en n’écoutant que 55% de ceux qui ont voté...?» Pour sa part, Claude Leicher accuse la CSMF de faire pression sur le gouvernement : « La CSMF joue la présidentielle et essaie de mettre le gouvernement en difficulté?». Echanges d’amabilités qui s’expliquent aussi par l’imminence d’élections partielles qui pourraient modifier à la marge le poids respectif des différents négociateurs : résultats en Aquitaine lundi et en Bretagne la semaine suivante.
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