Le Pr Jean Sibilia (CHU de Strasbourg) a rappelé le bien-fondé de traiter, « tôt, bien et fort » dans la polyarthrite rhumatoïde. « On réduit de 33 % le taux annuel de progression si on traite précocement » a souligné le spécialiste. L’étude TICORA a montré aussi qu’un contrôle serré de l’évolution de la maladie multiplie par neuf les chances de rémission. Enfin, les stratégies agressives permettent un meilleur contrôle de la progression structurale de la maladie au niveau des articulations. Avec son extension d’indication, Orencia (abatacept) se situe aujourd’hui après une réponse inadéquate du traitement de première intention qu’il s’agisse du méthotrexate ou d’un anti-TNF alpha. « Le choix s’effectue en fonction de l’expérience des rhumatologues » a estimé le Pr Sibilia. Il faut peser le rapport bénéfice/risques individuel notamment des antécédents familiaux d’affections auto-immunes qui créent parfois des réticences à l’utilisation des anti-TNF. « Le profil de tolérance fait d’Orencia un excellent compromis de traitement de fond » a affirmé le rhumatologue.
Traitement individualisé
L’étude pivot AIM avec l’abatacept a montré un taux de maintenance excellent et un bon compromis efficacité/tolérance/échappement. Par rapport aux autres biothérapies, il y a moins d’anticorps neutralisant dirigés contre le médicament, ce qui laisse présager un maintien de l’efficacité à long terme. Bien qu’elle ne soit pas comparative, l’étude ATTEST a montré que l’abatacept est au moins aussi efficace que l’infliximab. Le profil de tolérance penche aussi en faveur de l’association abatacept-méthrotrexate avec un moindre risque infectieux, autour de 3 % patients-années et il n’y a pas de risque de cancer pulmonaire comme des données l’avaient initialement suggéré. Aujourd’hui administré en perfusion intra-veineuse hospitalière de 30 minutes, Orencia est évalué en sous-cutané pour faciliter la maniabilité du traitement. Il reste réservé aux spécialistes.
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