Dans la fibrillation auriculaire, « la conversion connaît un regain d'intérêt, constate le Pr Jean-Claude Deharo (Marseille). Ce choix thérapeutique implique toutefois de bien poser la question de sa nécessité ». La conversion s'impose devant une défaillance hémodynamique non contrôlable, une cardiomyopathie rythmique, ainsi que dans les FA secondaires (hyperthyroïdie, chirurgie cardiaque, infection aiguë) après correction de la cause. La cardioversion est aussi envisagée lorsque les symptômes gênent la vie quotidienne, mais en tenant compte du risque de récidive lié à l'ancienneté de la FA, au volume de l'oreillette gauche, des facteurs favorisants et de leur contrôle (HTA, diabète, HVG à l'ECG, syndrome d'apnées du sommeil), des cardiopathies associées (ischémie myocardique, insuffisance cardiaque, valvulopathie). Chez les sujets jeunes symptomatiques, on tend par contre à proposer l'ablation par radio-fréquence.
Si la FA est asymptomatique ou que les symptômes sont minimes et n'affectent pas les activités quotidiennes, la cardioversion peut se discuter au cas par cas, surtout dans le but d'éviter le remodelage atrial.
Conversion électrique ou médicamenteuse ?
La cardioversion peut être électrique ou médicamenteuse, avec des pratiques qui
diffèrent notablement selon les pays comme en témoignent les résultats du registre RHYTHM-AF.
Ce registre international en majorité européenne a étudié 4000 patients ayant une FA symptomatique depuis moins de 48 H et candidats à la cardioversion. Dans 31 % des cas le praticien a choisi de ne pas réduire, pour les autres la conversion a été électrique (46 %) ou pharmacologique (24 %). Avec des différences notables entre les pays, avec par exemple en France 84 % des réductions par choc électrique contre seulement 6 % en Espagne. "Le taux de succès est de 90 % pour le choc électrique et correspond à la littérature; il est de 68 % pour la réduction pharmacologique mais avec la nécessité de passer au choc électrique dans 12 % des cas, et il semble donc que la cardioversion électrique soit plus efficace" commente le Pr J.Y. Le Heuzey (HEGP). Autre constat issu de ce registre : lorsque la durée de la FA est supérieure à 48 h, la quasi totalité des patients reçoivent des AVK. En deçà, 30 à 40 % sont mis sous anti-agrégants.
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