SEP remittente

Gilenya®, premier traitement oral

Publié le 13/05/2011
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Le fingolimod par voie orale rompt avec la stratégie injectable qui prévalait jusqu’à présent. Il se place en deuxième intention et dans les formes sévères d’emblée.

Crédit photo : ©SPL/PHANIE

Fort de son AMM européenne, Gilenya® a franchi un seuil. « Le fingolimod est un immunosuppresseur très puissant, 10 à 100 fois supérieur à la cyclosporine », a indiqué le Pr Jean Pelletier (hôpital de la Timone, Marseille). Il est le chef de file d’une nouvelle classe de médicaments appelés modulateurs des récepteurs à la sphingosine 1 phosphate. Il empêche la sortie des lymphocytes à partir des ganglions lymphatiques pour éviter la destruction de la myéline. La rétention sélective des lymphocytes T a une action réversible et le fingolimod n’a pas d’action sur l’activation, la prolifération et les fonctions effectrices des cellules immunitaires. Il a été évalué dans deux études FREEDOMS et TRANSFORMS. A deux ans, le fingolimod permet de réduire de 54 % le taux annualisé des poussées (contre placebo). Dans la deuxième étude, le taux à un an est diminué de 52 % comparativement à l’interféron bêta-1 a. (p < 0,001) La progression du handicap est réduite de 30 % dans l’étude contre placebo. L’activité de la maladie connaît une évolution analogue : 32,7 % des patients ne présente aucun signe de la maladie.

Tolérance suivie

Côté profil de sécurité, le dossier d’évaluation signale la possibilité d’une bradycardie transitoire, dose-dépendante et l’augmentation de troubles de conduction atrio-ventriculaires. La pression artérielle systolique augmente de 2 mm de mercure avec une stabilisation des chiffres au bout de six mois. Une lymphopénie inférieure à 200 par mm3 doit conduire à réaliser une sérologie VZV. Un œdème maculaire concerne 0,4 % des patients surtout les diabétiques et de façon dose-dépendante. « Un plan de gestion des risques sera mis en œuvre », a indiqué le Dr Marc de Bouverie (Nancy). La première administration doit se faire sous surveillance et le médicament à un statut d’exception avec prescription initiale hospitalière. Son indication concerne les formes très actives échappant à un traitement de première ligne (au moins une poussée annuelle sous interféron depuis plus d’un an) ou chez des patients atteints de formes sévères d’emblée.

Symposium organisé par Novartis dans le cadre des JNLF.
Dr Muriel Gevrey

Source : lequotidiendumedecin.fr