PARIS
Le célèbre sculpteur britannique Henry Moore (1898-1986), artiste inspiré aux œuvres d’une grande poésie qui portent en elles un souffle onirique, est l’invité du musée Rodin. Ce dernier se propose d’évoquer l’atmosphère singulière de son atelier en Angleterre, devenu aujourd’hui la Fondation Henry Moore. Le père du modernisme dans la sculpture est surtout connu pour ses grandes silhouettes abstraites, aux formes courbes et bombées, en bronze ou en marbre. Deux de ces pièces monumentales sont présentées à l’Hôtel Biron : « Locking Piece » et « The Arch ». Le reste du parcours est composé d’environ 150 sculptures (premières œuvres aux formes abstraites, figures couchées des années 1940, travaux qui jouent avec les pleins et les vides et laissent apparaître de délicates rondes-bosses…), de dessins et d’albums de croquis, ainsi que des éléments trouvés dans la nature ou des débris qu’il ramassait au cours de ses promenades et dont il s’inspirait. Minimalisme, épure, robustesse : tels sont les maîtres mots du travail d’Henry Moore dans lequel domine l’harmonie des formes. Notre photo : « Working Model for Seated Woman ».
Musée Rodin, 79, rue de Varenne, 7e, tél. 01.42.72.60.01. Jusqu’au 24 février 2011.
Rêves de théâtre
Faire du théâtre, jouer la comédie, c’est côtoyer l’imaginaire, c’est même y pénétrer, c’est réinventer le monde, le transcender, le transformer… Et de tout temps, dès l’origine, ce fut par le truchement des costumes, des travestissements et des parures de scène que cette ambition de « fabriquer du rêve » sur scène fut réalisée. La galerie Catherine Houard propose un bel accrochage de dessins de costumes de théâtre, des années 1910 à 1950. Ces gouaches originales sont signées de grands noms tels Mucha, Leonor Fini, Jean Hugo (notre photo), Peynet, Christian Bérard, A. M. Cassandre... Des créations majestueuses et oniriques, remplies de talent, d’invention et d’audace.
Galerie Catherine Houard, 15, rue Saint-Benoît, 6e, tél. 09.54.20.21.49. Jusqu’au 13 novembre.
Primitifs de la photographie
C’est entre 1843 et 1860 que naît la photographie sur papier. Nombreux sont ceux, écrivains, archéologues, ou photographes professionnels, qui se prennent de passion pour ce procédé alors très en vogue, mais qui ne connaîtra qu’un engouement éphémère. Ces négatifs sur papier inventés par William Henry Fox Talbot sont appelés des calotypes (du grec « belle image »). 190 calotypes des « primitifs de la photographie », sont réunis dans cette très belle exposition. De Charles Nègre (notre photo) à Édouard Baldus, en passant par Gustave Le Gray, ces « explorateurs du quotidien » se font les témoins des richesses et des beautés géographiques ou historiques qui les entourent et démontrent toutes les possibilités esthétiques de cette technique, qui s’ouvre à des sujets très variés : paysages, scènes populaires, majestueux vestiges archéologiques, monuments, natures mortes… On assiste à travers ces somptueuses images à la naissance de la photographie comme un art. Catalogue de l’exposition, coédition BnF/Gallimard, 300 pages, 59 euros
BNF Richelieu, galerie Mansart, 5, rue Vivienne, 2e, tél. 01.53.79.59.59. Jusqu’au 16 janvier 2011.
Nouvelle galerie Gagosian
Il est l’un des plus grands marchands d’art moderne et contemporain au monde. L’américain Larry Gagosian possède de nombreuses galeries à Londres, à New York à Rome, et, depuis le 20 octobre dernier, à Paris. Pour son exposition inaugurale, il présente sous le titre « Camino Real » (en référence à la pièce de Tennessee Williams), une série de cinq nouvelles peintures de Cy Twombly (né en 1928), artiste américain, familier du fameux Black Mountain College – école expérimentale de Caroline du Nord –, proche de Robert Motherwell, John Cage, Merce Cunningham, De Kooning, et aussi du mouvement Action Painting célèbre pour sa gestuelle. On y retrouve l’essence des « écritures » automatiques et des textures graphiques de Twombly, tracés abstraits, indéchiffrables, esquissés sur des fonds confus et tachés de toutes sortes de bavures, marques et repentirs. Ébauches raturées, parchemins encombrés de signes, dictées de l’inconscient : les œuvres graphiques de Twombly sont de véritables poèmes picturaux, agités et spontanés (notre photo).
Changement de décor au deuxième étage de la galerie, où, un espace dédié aux projets indépendants accueille une exposition des œuvres architecturales préfabriquées de Jean Prouvé (1901-1984). Le grand architecte et designer, célèbre pour ses habitations préfabriquées, est mis à l’honneur à travers un ensemble de maquettes, de plans et de films qui évoquent son exceptionnel projet visionnaire et humaniste.
Gagosian Gallery, 4, rue de Ponthieu, 8e tél. 01.75.00.05.92. Jusqu’au 23 décembre.
BORDEAUX
Nus académiques
Fondée en 1648 par protection royale, l’Académie des Beaux-Arts de Paris accueillit dès sa création des artistes dessinant à la fois d’après l’antique et le modèle vivant. Une centaine de leurs feuilles sont présentées au musée de Bordeaux. Elles proviennent de la vaste collection de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et témoignent de l’évolution du dessin depuis le XVIIe jusqu’au « grand style » du siècle des Lumières. Champaigne, Coypel, Lafosse, Mignard, Largillierre, Rigaud, Boucher, Nattier, Van Loo, Brenet, Gros : on y retrouve tous les grands noms du dessin, « le père de nos trois arts - architecture, sculpture et peinture » et l’« expression sensible (…) d’une notion intérieure à l’esprit », pour reprendre les mots de Giorgio Vasari. Notre photo : François-Guillaume Ménageot (1744-1816), « Hercule au repos, assis, profil à gauche ».
Galerie des Beaux-Arts, place du Colonel Raynal, tél. 05.56.96.51.60. Jusqu’au 31 janvier 2011.
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