IL Y AVAIT du beau monde pour le débat organisé à l'initiative de la revue « Pharmaceutiques » au salon du MEDEC sur le thème des médicaments innovants. Etaient présents, pour ne citer qu'eux, Pierre Le Sourd, président du Leem (Les Entreprises du médicament), Jean Marimbert, directeur de l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), Alain Coulomb, directeur de la Haute Autorité de santé (HAS), Gilles Bouvenot, ancien président de la commission de la transparence, désormais responsable de la commission évaluation des médicaments à la HAS, Jean-Luc Belingard, président d'Ipsen et porte-parole du G5 (association qui réunit les dirigeants des cinq laboratoires français Fournier, Ipsen, Pierre Fabre, Sanofi-Synthélabo et Servier), et Noël Renaudin, président du Ceps (comité économique des produits de santé).
Vedette.
Mais la vedette incontestable de cette réunion a été Philippe Douste-Blazy, qui a pris la parole dès son arrivée, au beau milieu du débat. Pour le ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille, « l'industrie pharmaceutique sera un vecteur de la croissance économique de demain dans le cadre de l'innovation pour le patient ». Mais il prévient : « Il faut qu'existe un rapport de confiance entre l'industrie pharmaceutique et les patients pour innover et pour que les industries pharmaceutiques choisissent la France comme site pour l'innovation. » Et le ministre d'expliquer sa stratégie, en précisant que si la France est leader en Europe en matière de consommation de soins, elle dépense deux fois moins pour sa recherche que le Royaume-Uni : « Pour améliorer l'innovation de demain, il faut favoriser la recherche d'aujourd'hui. » Comment faire ? « Il faut tout d'abord améliorer les collaborations en instaurant des partenariats de recherche entre le public et le privé et en créant des unités mixtes de recherche avec l'Inserm ou le Cnrs, par exemple. » Il faut aussi, a précisé Philippe Douste-Blazy, « améliorer les synergies en créant des pôles de compétitivités, ferments d'une recherche ambitieuse », et développer les biotechnologies.
Peu avant, Jean Marimbert, directeur de l'Afssaps, avait disserté sur le même thème : « Le développement de l'innovation est tributaire de la crédibilité et de la fiabilité du socle des produits pharmaceutiques », car « il existe une tension permanente entre l'innovation et la sécurité pour les patients ». A charge pour l'Afssaps de promouvoir une conception lucide de la balance « bénéfice/risque ». Au passage, Jean Marimbert est revenu sur un discours, largement partagé dans l'industrie pharmaceutique, au sujet du déclin supposé de la France en matière d'essais cliniques. En 2004, il y a eu 1 223 essais cliniques déclarés en France, soit un tout petit peu plus que le niveau atteint en 2002, a fait valoir le directeur de l'Afssaps.
De son côté, Alain Coulomb, directeur de la HAS, s'est attaché à définir les critères permettant à un médicament d'accéder au remboursement, précisant en préambule que, pour le commun des mortels, « le panier de soins est confus et incompréhensible ». Pour Alain Coulomb, ces critères sont d'ordre médical, économique, éthique et doivent en outre correspondre aux critères définis par la politique de santé publique. Enfin, Jean-Luc Bélingard, président d'Upsen, s'est attaqué à l'image d'Epinal en vertu de laquelle l'industrie pharmaceutique serait en phase de doute faute d'innovation. Il a rappelé que, rien qu'au sein du G5, deux cents molécules sont actuellement en développement.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature