LA prévention, le diagnostic et la prise en charge de la Bpco constituent aujourd’hui un objectif prioritaire de la loi relative à la politique de santé publique promulguée le 9 août 2004. Un programme d’actions quinquennal a été mis en place et présenté par la Direction générale de la santé lors de la dernière Journée mondiale contre la Bpco en novembre 2005. Ce programme « connaître, prévenir et mieux prendre en charge la Bpco » a été élaboré par la Société de pneumologie de langue française en association avec le Comité national contre les maladies respiratoires, les pneumologues et les associations de malades. Si l’objectif premier est bien sûr la prévention, une prévention possible puisque la maladie est, dans plus de 9 cas sur 10, attribuable au tabagisme, il faut aujourd’hui redoubler d’efforts pour dépister tous les patients qui s’ignorent, sans doute plus des deux tiers. Il est vrai que les trois signes classiques sont souvent tardifs, mais aussi souvent banalisés. Les fumeurs qui toussent, crachent et sont essoufflés pensent que «c’est normal»… ou s’adaptent à leur dyspnée en réduisant leur activité. Il est vrai aussi que la « typologie » du patient atteint de Bpco a changé : ce n’est plus seulement l’homme de plus de 60 ans aux doigts jaunis par la nicotine, l’âge moyen d’apparition de la maladie est 40 ans et non plus 55-60 ans, conséquence d’un tabagisme de plus en plus précoce (l’âge moyen de la première cigarette est de 11 ans !). Les femmes sont aussi de plus en plus concernées, du fait, là aussi, d’une forte augmentation du tabagisme. Or celles-ci sont nettement plus sensibles aux effets délétères du tabac ; elles sont plus nombreuses, proportionnellement, à développer une Bpco, dont l’évolution est plus sévère. Essentiel, le dépistage de la Bpco repose sur la mesure du souffle, une mesure qui devrait être systématique chez tous les fumeurs ou ex-fumeurs de plus de 40 ans. La mise au point de minispiromètres (voir encadré) offre aujourd’hui la possibilité d’intégrer facilement cet examen dans la pratique quotidienne des généralistes. Il faut néanmoins que le praticien ait une bonne connaissance de l’utilisation de l’appareil. En effet, pour que le patient fasse correctement la manoeuvre, le médecin doit lui en faire la démonstration, ce qui implique qu’il ait lui-même reçu une formation initiale. De nombreuses réunions de formation sont organisées à cet effet, notamment par la Société de pneumologie de langue française. Ainsi, par exemple, un nouveau module de formation des généralistes au diagnostic précoce de la Bpco a été mis au point par un groupe de travail coordonné par le Pr Préfaut. Dans la perspective d’améliorer de façon significative le dépistage ou plus précisément le diagnostic précoce de la Bpco, la collaboration entre généralistes et pneumologues est indispensable. C’est sur le médecin généraliste que repose tous les efforts pour intégrer à l’examen clinique de routine la mesure du souffle chez tout patient fumeur ou ex-fumeur de plus de 40 ans.
Si le test est en faveur d’une obstruction, le patient doit être adressé au pneumologue qui complétera le bilan par des explorations fonctionnelles respiratoires. En revanche, si le test se révèle normal, chez un patient asymptomatique, une simple surveillance, généralement annuelle, peut être proposée. L’occasion d’insister sur le fait que seul le sevrage tabagique lui permettra d’espérer conserver une fonction respiratoire normale jusqu’au prochain examen.
Session présidée par le Pr C. Préfaut (Montpellier) et le Dr N. Nicolas (Paris) parrainée par les Laboratoires Boehringer Ingelheim et Pfizer.
* CHU Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier.
** Hôtel-Dieu, Paris.
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