Le très récent plan sida 2010-2014 donne une large part à une amélioration du dépistage. La politique repose sur une stratégie « attrapage-rattrapage » pour diminuer le taux inacceptable de diagnostics tardifs et de rattraper tous les séropositifs qui s’ignorent (de 15 000 à 50 000 selon les estimations). « Les nouvelles contaminations sont de 7 000 par an et l’ambition du plan est de diminuer de 50 % l’incidence en quatre ans » a affirmé le Pr Gilles Pialoux (hôpital Tenon, Paris). « Le test rapide est une partie de la solution » a-t-il ajouté. La mise à disposition des tests rapides va contribuer à banaliser le dépistage et de le rendre plus acceptable. L’expérience du Pr Enrique Casalino (hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris) dans le cadre des urgences est un premier pas vers un dépistage de masse dès le premier contact avec la filière de soins. « 17 millions de consultations annuelles sont assurées », a expliqué le Dr Casalino insistant sur l’intérêt de saisir cette opportunité. Malgré la contrainte de temps, les équipes ont été convaincues du bénéfice de pouvoir orienter un séropositif.
Changement de mentalités
Développé par le laboratoire canadien Biolyticals et distribué en France par Nephrotek, le test INSTI se présente sous la forme d’un kit complet avec une lancette, une pipette pour recueillir les 50 µl de sang et les réactifs destinés à révéler la présence d’anticorps. « L’adhésion est forte car il est simple à manipuler », a indiqué un expert de Nephrotek. L’interprétation est facile grâce à une lecture par points. Deux points indiquent que le test est positif, un que le test est négatif. L’absence de point révèle que le test est invalide. Une étude Afssaps/Saint-Louis a prouvé son excellente sensibilité de 99,5 % sur 200 patients séropositifs. Bientôt en ville,le test est déjà homologué et utilisé au Canada et par médecins du Monde en Guyane ainsi que par le Service de Santé des Armées et le service d’Accueil d’Urgences dans le cadre d’un protocole.
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