Isotrétinoïne : trois laboratoires assignés en justice après un suicide

Publié le 11/03/2011

Trois laboratoires pharmaceutiques, Roche, Pierre Fabre et Expanscience ont été assignés devant le tribunal de grande instance de Nanterre par les parents d’un adolescent, qui s’est suicidé en Juillet 2007, persuadés que l’acte désespéré de leur fils, Alexandre 17 ans, a été provoqué par la prise de deux génériques du Roaccutane - Curacné et Procuta - à base d’isotrétinoïne. L’adolescent prenait ce traitement contre l’acné depuis sept mois.

Pour les avocats de la défense, ce médicament « révolutionnaire a guéri des millions d’acnéïques sévères ». L’avocat de Roche a demandé à ce que ce laboratoire soit mis hors de cause, l’adolescent n’ayant pas pris le médicament commercialisé par Roche. Il a également assuré que ce médicament, commercialisé depuis vingt ans, « était sûr et efficace ».

Pour Maitre Collard, avocat des parents d’Alexandre, rien ne semblait prédisposer l’adolescent au suicide avant qu’il ne prenne ce médicament. Il a demandé la désignation d’experts, demande à laquelle ne s’est pas opposée la défense.

On se souvient qu’il y a quelques semaines le conseil de coordination de la dermatologie, qui réunit les principales instances de la profession, avait estimé que les dermatologues « tout en étant conscients de la gravité de ses effets secondaires, considéraient que l’istrétinoïne est une molécule très efficace qui traite depuis plus de vingt ans des adolescents atteints d’acné grave, maladie dont le retentissement psychologique important, l’impact sur la qualité de vie et le risque de séquelles cicatricielles à vie, sont majeurs ».

La décision du tribunal a été mise en délibéré au 29 avril.


Source : lequotidiendumedecin.fr