Du Brésil à l’Espagne

Jazz & world version latine

Publié le 11/06/2006
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LE PIANISTE Michel Camilo est originaire de Saint-Domingue. Le guitariste et chanteur José Fernandez Torres, aliasTomatito, est né en Espagne. Tous les deux dans des familles où la musique avait beaucoup d’importance, particulièrement pour Tomatito, digne descendant de musiciens du flamenco gitan et découvert par Paco de Lucia. En ces temps de métissage et d’alliages sonores, il était probable que ces deux voix différentes du monde hispanique se rencontrent. D’où « Spain Again » (Emarcy/Universal), un disque qui fait suite à « Spain », enregistré par les deux compères voici quelques années. Un CD en duo qui reprend des thèmes écrits par Carlos Gardel et Chick Corea ou rend hommage à Astor Piazzolla et Pat Metheny, en plus de titres originaux. Une conversation musicale aux origines latines qui navigue aussi aux frontières du jazz.

La chanteuse Aline De Lima n’est pas originaire du Pérou mais du Brésil, à la frontière du sertao, le désert intérieur brésilien. A vingt ans, elle quitte sa terre natale pour… la Suède ! Où elle commence véritablement sa carrière de chanteuse, avant de venir en France où elle intègre l’importante communauté brésilienne. Aujourd’hui, la jeune femme sort son nouveau disque, « Arrebol » (Naïve), enregistré à New York, avec notamment le guitariste Marc Ribot. Un album tout en finesse, avec un brin de nonchalance qui sied si bien à une voix gracieuse, voire fragile (1). Le pianiste Maurice el Médioni est le créateur d’un style musical baptisé « pianoriental ». Une fusion entre le jazz, la rumba et les rythmes orientaux – arabe ou sépharade – de son Algérie natale. Grâce à sa rencontre avec le percussionniste cubain Roberto Rodriguez à New York, le pianiste a pu ajouter à sa palette musicale des rythmes comme le son, le « conjunto » ou la « guaracha » qui donnent à « Descarga Oriental – The New York Sessions » (Piranha/Métisse Music), son dernier CD, des orientations et des rythmes particulièrement riches et groovy. Mayra Andrade est une nouvelle voix de la musique capverdienne, dont la « reine » reste la vénérable Cesaria Evora, pour qui elle a assuré la première partie lors d’un concert au New Morning à Paris. Née à Cuba de parents capverdiens, elle s’installe à Paris voici trois ans après avoir vécu en Angola, au Sénégal, en Allemagne et au Cap-Vert, où elle a retrouvé ses racines. A 21 ans, la jeune chanteuse vient de graver son premier disque, « Navega » (RCA Victor/SonyBMG), avec des invités de marque comme Etienne M’Bappe (basse), Régis Gizavo (accordéon), Vincent Segal (violoncelle, la moitié du groupe Bumcello), qui flirte entre la tradition capverdienne et des ingrédients jazzy, brésiliens ou africains. Avec en prime une chanson en français. Une vocaliste « sur les flots » des musiques du monde.

Adriana Varela est une des grandes divas argentines du tango moderne. Venue du rock, elle s’est imposée grâce à une voix d’une grande puissance et éloquence, même si, à 55 ans, elle n’a commencé sa carrière qu’au début des années 1990. Présente dans plusieurs musiques de films, elle vient de sortir sa dernière production, « Mas Tango » (Edge Music/Universal), très ancrée dans la tradition argentine et latine américaine. A découvrir sur scène (2).

(1) Paris, New Morning (01.45.23.51.41), 14 juin, 21 h.
(2) Paris, Théâtre national de Chaillot, 17 juin (20 h 30) et 18 juin (15 h) dans le cadre de Buenos Aires Tango 3.

> DIDIER PENNEQUIN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7976