La berline de luxe écologique

OUI, LES CONSTRUCTEURS européens ont du souci à se faire. Car le dernier bébé de Toyota est un vrai mécanisme d’horlogerie, performant et propre. Un modèle de civisme.

Une façon de démontrer que la puissance n’est pas forcément contradictoire avec les impératifs écologiques qui constituent la grande bataille de ce début de siècle. Dans le cas de la GS 450 H, c’est même tout le contraire.

Fort du succès de la Prius, le constructeur nippon enfonce donc le clou en lançant sur le marché un produit très haut de gamme combinant un moteur installé à l’avant, une propulsion aux roues arrière, un moteur électrique, un générateur, une batterie hybride nickel métal hydrure 288 volts (60 kg) et un répartiteur chargé de redistribuer la puissance émanant du moteur thermique, du moteur électrique et du générateur.

A cet arsenal, la GS 450 H ajoute un nouveau module de gestion de la puissance, plus compact que celui du RX 400 H, dont la mission est de transformer le courant électrique en connectant la batterie, le moteur électrique et le générateur.

Tous ces éléments concourent à faire de la GS 450 H, une limousine politiquement très correcte, d’un commerce agréable.

Si son poids et ses dimensions ont tendance à la pénaliser sur les routes étroites et sinueuses, elle devient tout à fait « comestible » sur autoroute où la douce mélodie émise par son moteur berce le conducteur et les passagers confortablement installés à bord. Le revers de la médaille, car il y en a un, c’est ce sentiment d’invulnérabilité, cette béatitude qui fait qu’on oublie la présence des radars.

La GS 450 H n’a pourtant rien d’une GTi. Mais lorsqu’on laisse traîner le pied sur la pédale d’accélérateur, on ne perçoit pas la vitesse.

Superbement bien finie, magnifiquement équipée – Toyota ne propose que la seule version pack Président –, la GS 450 H ne tardera pas à se faire un nom.

Michel Gardel, le vice-président de Toyota France, en est intimement convaincu tout en admettant que Lexus ne bénéficie pas, en France et en Europe, d’une notoriété comparable à celle qui est la sienne aux Etats-Unis : «Nous misons précisément sur ce type de produit pour asseoir notre réputation. Avec la GS450H, nous créons une rupture dans le marché du haut de gamme. Et nous démontrons que posséder une voiture n’est pas incompatible avec le plaisir de conduire.»

Chantre de l’hybridation essence, Toyota planche également sur la pile à combustible et l’hybridation diesel, un système louangé par le président de PSA, Jean-Martin Folz. «L’hybridation est une authentique stratégie à long terme chez Toyota», répond en écho Michel Gardel. Ce dont plus personne ne doute depuis l’annonce du lancement en 2007 d’une LS 600, dévoilée au Salon de New York.